Marie-Françoise Plissart poursuit aujourd’hui son enquête sur sa ville à partir du haut des tours. Ici, le caractère radical de la démarche se traduit dans le format panoramique qui veut tout saisir, et traduire l’énergie des flux d’un bord à l’autre du territoire de l’image. La puissance des compositions naît du choc entre masses et trajectoires, des tensions entre bascules et contrepoints, en un traitement quasi pictural du motif urbain. Dans la lumière parfois si pâle des grands angles et des vues intimistes, les caprices du climat introduisent une variable essentielle. Et plus encore dans les instants furtifs saisis entre chien et loup. Provoquant des inversions entre le clair et l’obscur, les vides et les pleins, ils confèrent aux lieux les plus familiers une étrangeté particulière.
Bruxelles, comme la voient nos oiseaux quand ils frôlent ses tours et plongent vers ses tuiles si rouges… Comme la verrait Icare survolant Ixelles, Boistfort, Molenbeek et le canal. Il n’en finit pas de s’étonner des visions spectaculaires que lui offre la ville chaque fois qu’il renouvelle son regard sur elle.
Depuis 1980, les œuvres de Marie-Françoise Plissart ornent les cimaises des plus grandes villes du monde. Son travail, Kinshasa, imaginary city (avec Filip de Boeck et Koen van Synghel) lui a valu le Lion d’or à la Biennale d’architecture de Venise en 2004. Elle est aussi la réalisatrice de plusieurs films dont le dernier en 2013 Le 4ème mur.
Le 15 décembre prochain, Mister Emma sera en compagnie de la photographe sur Télé-Bruxelles dans l’émission Archi Urbain pour découvrir Bruxelles depuis le 40e étage de la tour Up.
Bruxelles
Photos : Marie-Françoise Plissart
Textes : Vincent Cartuyvels
Editions : Prisme
Prix : 39,50€