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Confession d'un lecteur de BD...

Par Sergeuleski


... ou comment tout a commencé.

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   Permettez-moi de vous rapporter, en rapporteur scrupuleux et désintéressé, les propos que m’a tenus, dernièrement, un ami plutôt proche... non ! Un ami très proche même, et ce bien qu’il demeure géographiquement éloigné de moi ; ce qui ne nous empêche pas de communiquer : vous pensez bien ! Avec les outils modernes que sont le téléphone, internet et... enfin bref !


Ses propos m'ont été rapportés à l’occasion d’un festival de BD qui se tenait dans une ville dont j‘ai oublié le nom, quelque part en Charente mais... il paraît que c‘est toujours la même.
Cet ami trouvait que la couverture médiatique de ce festival était excessive ; la presse, la radio et la télévision en faisaient un peu trop, sinon beaucoup trop à son goût qui n'était pas toujours celui de tout le monde, et en premier lieu, celui des lecteurs de BD.

Moi-même, je n‘avais pas d‘opinion à ce sujet (Eh oui ! Ca m‘arrive de ne pas en avoir !).


Une attaque de plus contre la BD les propos de cet ami qui n’a pas son pareil quand il s’agit de parler franchement, et de dire tout haut ce que peu de personnes osent penser tout bas, sans détour et sans se soucier du qu’en dira-t-on ? Je le cite de mémoire. A vous de juger :

   "La BD n’est-elle pas au cinéma (quant à son scénario), à la littérature (quant aux contenus des bulles) et aux Arts plastiques (quant au graphisme) ce que la nage synchronisée - plus connue sous le nom de aqua-dance -, est aux ballets classiques et contemporains, et Mc Donald à notre belle tradition culinaire ? Mais alors, que faut-il attendre de cette championne d’un moins-disant culturel toutes catégories, tous domaines et toutes disciplines confondus, au terme d’un repli régressif dans un monde d’images, d’icônes, de logos et de pictogrammes seuls ? Et gare aux arabesques d’une pensée exigeante et ambitieuse car, pour ce monde-là, ce sera la ligne droite et seulement la ligne droite. Mais alors... doit-on conclure que la BD est le refuge des cancres et des philistins, pour une lecture en deux temps et trois mouvements ? Je vous laisse juge. Pour ma part, je n’ai jamais rencontré un lecteur de BD capable ou désireux de visionner un film de Tarkovski ou de Kaurismaki (même en VF), de se rendre à Beaubourg à l'occasion d'une rétrospective du peintre Zao Woo-Ki, ou de lire un roman - trop de mots, trop de phrases, trop de paragraphes, trop de pages... trop, c’est trop ! -, sans que, la haine au ventre, ce ne soit vécu comme une punition injuste, pire encore, comme une torture, un supplice et............................

-.............................

- Allô ? Allô ?"

   Tels sont les propos de cet ami qui fut interrompu au plus fort de son exposé par un portable à court de batterie : le sien. Depuis, il demeure injoignable. Des mauvaises langues disent que le monde de la BD lui aurait rendu visite un soir et que... mais faute de preuve, comment accuser qui que ce soit ?

Toutefois... un problème demeure, ou plutôt non ! Un problème a surgi : une fois seul avec moi-même, réfléchissant aux propos de cet ami maintenant beaucoup moins proche, figurez-vous que je me suis retrouvé dans l’incapacité de contredire sur le fond comme sur la forme son jugement sur la BD ; jugement que d’aucuns seront très certainement tentés de considérer comme lapidaire.Diable ! N’y aurait-il donc rien à sauver dans la BD ?

Mais... qu'est-ce que... ça y est... je crois que... Oui ! C’est bien ça... Non, ce n’est pas possible !

   - Que vous arrive-t-il ?


Vite !

   - Comment ça ?


Aidez-moi !

   - Mais... parlez que diable !

Il semblerait que je sois devenu...

   - Devenu ?



BD-phobe !
Voyez ! Elle approche ! Elle vient ! Non ! Elle accourt ! Je suis sa cible ! Où fuir ? Trop tard ! Elle me tire par les bras. Elle veut que je vienne avec elle et je ne veux pas y aller ; mais je ne suis pas assez fort pour lui résister. Elle me tire par les jambes maintenant. Je ne suis plus capable que d’un cri : non !!! Elle ne veut pas me lâcher. Elle ne me quitte plus. Elle se répand. Elle se vautre. Ah ! Quelle horreur ! La voilà sur moi, la garce ! Chaos et déchéance. C’est fait ! J’appartiens maintenant tout entier au monde de la BD. Je vis dans sa respiration ; elle est mon souffle. Elle ne cessera plus de me détruire jusqu’à la fin. Elle me tire vers le bas. Je sais que je vais tout y laisser : l’écriture et la lecture. Elle me prendra tout. Elle ne me laissera rien. Elle me commande. Je la hais. Je la vomis et elle le sait. Mais plus je la maudis plus elle insiste et redouble d’énergie. Elle me tire encore et encore ; et je descends avec elle dans sa tanière, dans son antre pour y rejoindre... devinez qui, devinez quoi ? Le lot des "vautrés" de la FNAC et de son rayon BD ; tous ces avachis fumeurs de haschich bon marché (parce qu‘ils y connaissent rien au haschich tous ces teubés). Alors non ! Pas le rayon BD de la FNAC ! Non pas moi ! Tous les autres mais pas moi ! Au secours !!!!!!


***

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J’ai fait le 18. Ils m’ont envoyé paître.
Vraiment, on n’est pas aidé !
En revanche, ils m‘ont conseillé de faire le 17. Si ! Si !
Et à ce dernier numéro, on m’a invité à composer le 15. Mais là c‘était occupé. Pas moyen de parler à qui que ce soit.
Alors, oui, vraiment ! La BD c’est plus fort que toi, plus fort que tout !

  

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Extrait du titre : Serge ULESKI en blogosphère

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