Bulles

Publié le 05 décembre 2013 par Mentalo @lafillementalo

Les bulles, c’est rond, c’est doux, c’est le meilleur ami de la femme (après le diamant, évidemment). Mais c’est souvent un amour contrarié.

Les premières bulles auxquelles tu renonces quand tu décides de devenir une adulte responsable d’un micro organisme autre que Fred le hamster (il faisait des claquettes) dont tes parents inconscients t’avaient donné la responsabilité (il dormait dans un cochon tirelire rose) et, plus tard, Vichy le Tamagoshi que tu as laissé crever dans un tiroir (de l’importance de l’accord du participe passé dans les phrases à rallonge), ce sont bien évidemment celles du champagne.

D’abord t’as pas le droit, c’est marqué sur la bouteille, enfin si un peu, mais bon il vautmieux ne pas prendre de risques, et d’ailleurs si j’arrêtais carrément de sortir, de manger, de respirer et de vivre pendant neuf mois pour être sûre ? Ensuite, t’es tellement crevée et sevrée qu’à la moindre lèvre trempée dans une coupe tu es pompette, et que donc au choix ou tu pleures ou tu dis des conneries sur ta belle-mère en riant trop fort, si possible en présence de ta belle-mère justement, donc c’est un tout petit peu gênant dans les deux cas. Donc exit les bulles de champagne. Principe de précaution.

Après, y a les bulles du bain. A ne pas confondre avec les bulles de savon, grâce auxquelles tu penseras toujours bien à acheter les bouteilles de liquide vaisselle par deux, au rythme où ta progéniture te les vide dès les beaux jours. Non, les bulles du bain, si tu exclus celles qui sentent la fraise et qui tapissent tout le sol de la salle de bains, et qui accessoirement sont occupées au milieu par un apprenti Jacques Mayol, fesses qui dépassent et visage n’émergeant que pour te demander son temps, et un apprenti Cousteau qui teste la nourriture de poissons inexistants à grands coups de gâteau qu’il n’a pas voulu lâcher avant d’entrer dans la baignoire, tu y renonces assez vite. Tu prends une douche rapide, tu déploies des ruses de sioux pour être discrète (DVD, largage en forêt, bouclage des portes, engagement du Jules pour faire diversion), et tandis que l’eau coule, tu prends les paris pour savoir lequel des quatre viendra interrompre tes ablutions pour une urgence (où est ma DS, je peux manger du chocolat, y a Ultime qui pue de cucul, t’inquiète pas maman on fait de la peinture, je vais faire un tour à vélo, y a le facteur, y a un certain Mr Edéhef Bleuciel au téléphone,… l’éventail des possibles est infini). Alors un bain, n’y pense même pas, ce serait gâcher une boule Lush.

Alors bon, la seule solution, c’est la délocalisation de la bulle. Partir loin, ou pas trop. En thalasso. S’accorder quelques heures ou quelques jours. Confier les enfants, au Jules ou aux grands-parents. Emmener une copine, parce que buller, c’est bien, mais buller à deux, c’est mieux. Emmener un bus de copines 2.0, il y en aura bien une qui aura caché une bouteille de champagne dans sa valise, si tu choisis bien. Lâcher prise. Se faire chouchouter. Dire beaucoup de bêtises, parce que ça repose d’être intelligente. En un mot: profiter.

A bientôt…