Je fais le mort // De Jean Paul Salomé. Avec François Damiens, Géraldine Nakache et Lucien Jean-Baptiste.
Je ne suis pas un grand fan de la filmographie de Jean Paul Salomé. Disons que ce dernier a enchaîné pas mal de navets à mes yeux ces dernières années mais peut-être qu’il vient
de me séduire pour la première fois avec Je fais le mort. Ce film, s’amusant avec un pitch a la Agatha Christie, parvient à séduire grâce au charme de Megève et
à l’humour des comédiens, François Damiens en tête. Ce dernier a plutôt bien réussi sa reconversion dans le cinéma depuis quelques années, choisissant des rôles au poil. Ce film
me rappelle un peu Une Pure Affaire dans le genre d’humour un peu noir sur les bords. Cela se voit que Jean Paul Salomé a laissé pas mal de libertés à l’acteur
afin qu’il puisse assouvir ses pulsions comiques. Cela fonctionne à chaque fois même si tout le film n’est pas un enchaînement de gags (et heureusement d’ailleurs). Les gags sont plutôt bien
dosés et l’ensemble fonctionne donc plutôt bien. Même si finalement l’intrigue du film est particulièrement prévisible.
A 40 ans, Jean, comédien, est dans le creux de la vague… Il court le cachet sans succès. Au pôle Emploi Spectacle, sa conseillère lui propose un job un peu particulier : prendre la place du
mort pour permettre à la justice de reconstituer les scènes de crime.
Son obsession du détail bluffe les enquêteurs et va permettre à Jean de revenir sur le devant de la scène dans une affaire délicate à Megève, hors saison, suite à une série de
meurtres…
Le côté prévisible de l’histoire m’a un peu déçu mais il faut dire que ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans le film. Finalement ce n’est qu’un prétexte. Je fais le
mort tente donc de nous plonger dans l’ambiance d’une petite ville de montagne. Connaissant Megève pour y être aller deux fois dans ma vie, je dois avoué que j’ai trouvé cette ville
plutôt bien représentée. Jean Paul Salomé ne cherche pas pour autant à trop en faire ce qui n’est pas plus mal non plus. On contemple donc par moment de très jolis décors (les
bois brumeux, la neige, les chalets, etc.) sans pour autant donner l’impression que Megève est une ville inaccessible. Quelques gimmicks assez amusants viennent alors donner aussi au film son
rythme (notamment Jean Renault, le nom du personnage de François Damiens). Parfois Je fais le mort peut donner une impression de téléfilm mais je trouve qu’il y a tout de même
quelque chose de légèrement plus travaillé. Non pas d’un point de vue de la mise en scène qui reste assez simpliste mais plutôt dans la direction des acteurs.
On sent que le mystère qui s’épaissi petit à petit confine de plus en plus les personnages ce qui nous permet de voir les choses différemment par la suite. Au début nous avons le comédien raté
qui se transforme petit à petit en vrai inspecteur. C’est presque une sorte de référence Hitchcockienne plutôt maligne même si Je fais le mort est loin d’être parfait. J’ai beaucoup aimé
Géraldine Nakache (Tout ce qui brille). Cette dernière incarne son personnage avec beaucoup de charme. Il se dégage d’ailleurs derrière ses airs innocents une
belle petite relation avec son partenaire à l’écran. Lucien Jean-Baptiste fait du Lucien Jean-Baptiste. Ce n’est pas un mauvais acteur non plus, d’ailleurs il
m’a légèrement rappelé son personnage dans Possession (il faut dire que l’angle de la montagne a forcé le rapprochement) sans parler de Anne Le Ny toujours aussi
bonne dans les rôles de femme légèrement commère (dernièrement dans Attila Marcel).
Note : 6/10. En bref, une petite comédie amusante.
Date de sortie : 11 décembre 2013