la salariat étudiant

Publié le 05 décembre 2013 par Micheltabanou

Dans le dernier débat sur l’ouverture des grandes enseignes le dimanche il a été souvent mis en avant un argument particulièrement insidieux. En effet certains ont émis l’argument que ne pas accorder un élargissement des droits d’ouverture dominicaux pour les grandes enseignes reviendrait à condamner les étudiants à ne plus percevoir ce salaire qui leur assure des moyens de subsistance… Une façon très libérale de détourner le problème ! Il faut refuser que le travail des étudiants soit une caution pour élargir le travail dominical et surtout rappeler que le salariat étudiant est une contrainte qui provoque échec et décrochage dans l’enseignement supérieur car les étudiants ne « choisissent » pas de travailler le dimanche !

Les étudiants salariés n’ont pas de difficulté à travailler le dimanche. Ce sujet polémique détourne le débat public du vrai problème : la précarité du salariat étudiant et ses conséquences sur les études. 

C’est d’abord pour des raisons alimentaires que 50% des étudiants sont contraints d’être salariés pendant leurs études. Alors que seul un étudiant sur trois bénéficie d’une bourse, accéder à son autonomie, payer son loyer et ses frais de scolarité, nécessitent souvent de prendre un travail à côté des études.   

Le taux d’échec des étudiants salariés est supérieur de 40% à la moyenne. Le salariat empiète sur les cours, les révisions et le repos des étudiants. C’est une injustice qui touche en particulier les jeunes des catégories populaires et les étudiants autonomes qui doivent financer eux-mêmes leurs études.

Les étudiants doivent pouvoir obtenir des droits sociaux et non une panoplie de dérogations ! La réforme du système d’aide sociale est la seule véritable réponse au problème du salariat étudiant. Le gouvernement a déjà engagé cette réforme mais elle doit se poursuivre tout au long du quinquennat pour protéger les étudiants de la précarité et leur permettre d’accéder à l’autonomie.

 

A la rentrée 2014 le gouvernement devra s’attacher à revaloriser les bourses au dessus-de l’inflation. Il faut également pouvoir permettre aux 100000 boursiers de l’échelon 0 qui sont exonérés des droits de scolarité de passer à l’échelon 0 bis qui leur fournira une aide de 100 euros par mois. Il faudra également poser la refonte du Fond National d’Aides d’Urgence (FNAU) et des 1000 aides à l’autonomie pour doubler le nombre d’étudiants indépendants qui accèdent à une aide sociale. Du pain sur la planche !