Carrie, la vengeance // de Kimberly Peirce. Avec Chloë Grace Moretz, Judy Greer et Julianne Moore.
Passer après Brian de Palma sur une adaptation de Stephen King, ce n’est pas une mince affaire. Surtout pour la jeune Kimberly Peirce.
Réalisatrice de Boys don’t Cry et de Stop-Loss, sa réadaptation de Carrie ne m’a pas aussi convaincu que prévu. Le problème c’est d’avoir fait de cette
adolescente hypnotisante un personnage légèrement attardé et morne. Certes, Chloë Grace Moretz tente de faire de son mieux mais l’on sent que ça patine sévère. Notamment au début
alors que la mise en place de l’histoire remet légèrement en cause tout l’intérêt du récit. Tout est donc prévisible et l’once de suspense que le film tente de garder sur les pouvoirs de son
héroïne ne parvient pas à réellement agripper le spectateur comme il aurait pu le souhaiter. Malgré cela, j’aime beaucoup l’histoire de Carrie et je dois avouer que transposé
dans le monde de nos jours (notamment avec l’intégration de la vidéo et de son partage) cela peut faire son petit effet (surtout quand le film garde son côté légèrement old-school étant donné
qu’il n’y a pas énormément d’éléments technologiques).
Timide et surprotégée par sa mère très pieuse, Carrie est une lycéenne rejetée par ses camarades. Le soir du bal de fin d’année, elle subit une sale blague de trop. Carrie déchaîne alors de
terrifiants pouvoirs surnaturels auxquels personne n’échappera…
C’est d’ailleurs l’une des forces de Carrie, la vengeance. En laissant plus ou moins l’histoire comme elle était sans trop la dénaturé et en ajoutant quelques touches au
personnage de Carrie, on a quelque chose qui aurait été plus intéressant avec une introduction plus efficace. L’horreur de la scène d’introduction ne se poursuit pas dans la première partie du
film, il faut donc attendre la seconde partie afin de réellement se laisser avoir par Carrie et sa folie. Malgré tout, Carrie la vengeance parle toujours d’un
sujet d’actualité alors que le bullying existe toujours et qu’il semble beaucoup trop difficile à éradiquer. Le film apparait alors légèrement morne alors que le personnage est plutôt électrisant
en lui-même. Adapter du Stephen King n’est pas ce qu’il y a de plus facile non plus. Disons que l’acteur sait comment écrire des situations angoissantes mais quand il s’agit d’y
retranscrire à l’image, ce n’est pas l’exercice le plus simpliste qu’il puisse exister. Ecrit par Roberto Aguirre-Sacasa (Glee) et Lawrence D.
Cohen (déjà à l’origine de Carrie au bal du diable), les deux mélanges donc assez bien le bullying des années 2010 et l’oeuvre de King.
Dans tout cela il y a la pauvre Kimberly Peirce qui tente de mettre tout ça en scène. Cela manque légèrement d’envergure et d’ambition. La réalisation est un peu trop terne et
plate à mon goût. C’est dommage car il y avait de quoi insuffler quelque chose de nouveau. Surtout quand on voit qu’elle cherche à plus ou moins refaire le film de Brian de
Palma. Je ne suis pas forcément fan de certains ralentis par ailleurs, une sorte de gadget de réalisateurs qui veulent se donner un certain genre. Et puis il y a Chloë Grace
Moretz. Cette dernière n’est pas aussi bien que sa prédécesseuse même si elle tente d’insuffler une nouvelle âme au personnage. Julianne Moore de son côté semble
complètement paumée. La pauvre, elle était une actrice reconnue avec des bons rôles fût un temps et puis elle a commencé à faire des navets et elle n’a plus rien maintenant. C’est vraiment
dommage. Finalement, cette nouvelle adaptation de Carrie déçoit, notamment car elle ne cherche pas à apporter de nouvelles choses par rapport au premier alors que le roman
l’aurait permis (notamment du point de vue de la fin).
Note : 3.5/10. En bref, un remake assez inutile qui n’apporte rien de très nouveau (si ce n’est la confrontation entre passé et présent).