uce Pane est la député de ma circonscription. Je regardais son activité sur sa page, dans le site de l'Assemblée Nationale. C'est ainsi que je suis arrivé à cette intervention qui condense, à mon avis, toute la pensée socialiste sur les retraites et devraient amener les citoyens électeurs à fondamentalement se positionner aux élections prochaines, entre autres sujets majeurs.
Je précise que les débats sont en ligne, tout à fait publics, donc...
Commission des Affaires Sociales
Mercredi 19 juin 2013 - Séance de 9 heures
Début de réunion : 9h
Fin de réunion : 12h15
Unique intervention de la député (sauf erreur de ma part).
« Mme Luce Pane. Merci, madame Moreau, pour ces pistes en vue d’une vraie réforme des retraites, indispensable pour que les prochaines générations ne paient pas au prix fort les effets conjugués de l’allongement de l’espérance de vie et de l’arrivée à la retraite de la génération du papy-boom. Nous devons impérativement, par la voie du dialogue social, consolider nos régimes de retraite. Or, alors que la loi de 2010 devait assurer leur financement jusqu’en 2020, nous en sommes encore aujourd’hui à préparer une loi visant à dégager un point de PIB pour cette même échéance. Il nous faut donc désormais travailler à une réforme pérenne.
Mais il s’agit aussi de modifier la législation actuelle pour assurer un niveau de vie décent à l’ensemble des retraités, dont 10 % touchent, au titre de droits propres, une pension inférieure à 521 euros – ce sont majoritairement des femmes. Ainsi, réformer les retraites, ce n’est pas seulement rétablir un équilibre financier, c’est aussi chercher à rendre le système plus juste. Avez-vous étudié des solutions pour améliorer ces petites pensions, au-delà de ce que votre rapport laisse apparaître ? »
Durée de l'intervention : 1mn 18s
On notera l'imparable concision de la représentant du peuple...
Arguments invoqués :
Espérance de vie.
On rappellera que l'espérance de vie est un élément conditionnel. Rien ne dit que les retraités de 2015, 2020, 2030...jouiront de l'existence si un accident nucléaire majeur – comme il est statistiquement probable que nous en ayons un avec nos 56 centrales – se produit, ou si les gouvernements prolongent l'austérité qui est, en elle-même, génératrice d'une réduction de la durée de vie puisqu'elle rend l'existence matérielle plus dure. Sans compter ses effets indirects – stress et comportement « à risques » - qui eux aussi dégradent la durée de vie fortement.
Par ailleurs, l'espérance est un concept qui n'est pas aussi pertinent pour les ouvriers et autres salariés astreints à des travaux physiquement et/ou psychologiquement pénibles, mal payés, précaires que pour les cadres supérieurs, ou les élus. L'espérance de vie sans maladie grave pour la France « d'en bas » est toujours de 63 ans.
Le papy-boom.
Cette arrivée massive sur nos côtés, pardon, sur nos retraites de nouveaux vautours édentés serait sans doute une chance. Si les retraites correctes qu'ils pourraient toucher avec une autre réforme leur permettaient de consommer. Consommation dit recettes pour l’État, recettes nombreuses...
Par ailleurs, papy-boom implique que ces gens ont été plus nombreux à travailler, à cotiser. On a donc, sans doute, abondé les caisses retraites qui doivent être prêtes, bien solides pour supporter ces avides seniors.
Ah, on a pioché dedans pour soutenir les créations d'emplois du patronat ?...Créations d'emploi dont on ne sait rien puisqu'on n'a demandé aucun compte aux patrons qui reçoivent des milliards d'euros chaque année. Ah si, on sait tout de même qu'ils n'ont jamais été aussi nombreux à délocaliser, et ils fraudent le fisc plus que jamais. Et la Bourse ne paye toujours de taxe sur les transactions financières spéculatives qui ruinent les entreprises et dont les auteurs se félicitent à chaque « dégraissage » de salariés par milliers. On ne voit pas non plus à l'horizon d'imposition nouvelle des multinationales qui ne paient pas d’Impôt, ou presque.
Ceci dit, la Député a raison sur un point : un certain nombre de gens qui ont travaillé toute leur vie viennent pour recevoir leur retraite.
« Ainsi, réformer les retraites, ce n’est pas seulement rétablir un équilibre financier ».
L'équilibre financier, comme l’Égalité, ne poserait aucun problème en prohibant un écart maximal trop important entre les retraites et les retraites des autres nantis – interdire donc les retraites chapeau et limiter l'écart de 1 à 20, ou moins, entre la plus forte retraite et la plus faible -.
Pourquoi permettre également des dérogations comme celle des députés qui peuvent toucher une retraite que n'ont pas beaucoup de français, avec seulement cinq années de cotisation ?
L'équilibre financier n'est pas du tout assuré avec la nouvelle réforme. Elle est de la même farine que celle de Fillon et continuateurs. Et tous les cinq ans, on nous redemande d'accepter une baisse de fait des pensions et un allongement de la durée du travail. Cette méthode toujours en échec mériterait un audit, pour le moins. Comme d'ailleurs, les modalités de discours des élus qui, quand ils sont convaincus d'avoir tort répètent aux français qu'ils ont mal compris.
« un niveau de vie décent »
La pension est là pour assurer une retraite de vie, et non pas de survie. Les mots sont importants et « décent » signifie à la limite de l'indécent, de l'intolérable. Il faut dire « digne » , qui convoque la fierté et la qualité. Je ne crois pas que les patrons du CAC ou les élus seraient prêts à accepter une retraite « décente ».
Il semble pourtant que Luce Pane, comme tous ses collègues, sache ce que pourrait être une vraie pension, pour une retraite qui ne soit pas famine et relégation. Libérationnous précise qu'« au bout d’un mandat, un député sera encore assuré de toucher une pension de près de 1200 euros (contre 1600 euros auparavant). Soit une retraite obtenue en cinq ans quasi équivalente au montant de la pension médiane touchée par les Français (1334 euros) après une carrière complète (près de 40 ans de cotisation). »