Mais bon, pour y croire, rien de mieux tout de même que de prendre rendez-vous directement avec le progrès. Ca tombe bien, il sera là le 12 Décembre. On pourra donc le voir, si d’aventure en voulant y croire très fort, on n’était pas parvenu à le voir.
Alors quelle tête il a ce progrès ?
Déjà il est gros. Très gros.
Il se présente sous la forme d’une immense coupole suspendue par une grue non moins immense. Nous voici sur le chantier du projet EPR à Flamanville. Le réacteur nucléaire nouvelle génération (même si les plans datent d’il y a 20 ans) tant attendu pour pousser un grand cocorico. Car comme il y a des jardins à la française, il y a des progrès à la française.
Il y a assurément une dimension cosmique dans cette publicité. On peut y voir une énorme soucoupe volante façon Independance day (d’ailleurs la journée organisée par EDF s’appelle energy day, de là à y déceler un clin d’œil à l’indépendance énergétique de la France…).
On peut aussi songer à une cathédrale, un temple majestueux dont la coupole viendrait nous écraser, nous petits humains face au dieu du Progrès. En tout cas, comme précédemment avec Il faut y croire pour le voir, nous sommes dans le domaine de la foi.
A propos, savez-vous que la célèbre formule de X-Files aus frontières du réel est une mauvaise traduction ? Truth is out there n’aurait pas dû être traduit en « La vérité est ailleurs » mais en « La vérité est là devant-nous ».
Effectivement, voici là devant nos yeux, ce petit extrait du Canard Enchaîné qui donne une autre vérité de l’EPR, chantier chaotique, qui explose les budgets, où les roues dentées font des chutes causant des trous qu’il faut réparer avec des « rustines« .
C’est cela le problème avec le progrès, c’est qu’on finit par le souhaiter… avec regret !