04 décembre 2013
Ha-le-tant : ce film, tourné comme un documentaire caméra à l'épaule, nous a tenu en haleine durant plus de 2 heures. Il est fondé sur l'histoire vraie du capitaine au long cours Richard Phillips : "A Captain's Duty: Somali Pirates, Navy SEALS, and Dangerous Days at Sea", relation du premier abordage depuis 200 ans d'un vaisseau américain.
C'est le moment d'aller voir ce film, puisque la France vient d'autoriser ses navires à accueillir des gardes armés pour faire face aux pirates somaliens ....
Le Maersk Alabama est un énorme porte-conteneurs qui fait route vers Mombasa, longeant la dangereuse côte somalienne. Il est attaqué par une équipe de jeunes pirates recrutés à la mission sur leur mine effrayante, aux yeux fous sous l'effet du khat, prêts à défourailler leur arsenal à tout instant.
Le capitaine – Tom Hanks – est prêt à tout pour sauvegarder son équipage. Il cache ses vingt hommes dans les plus sombres recoins du bâtiment, ruse pour convaincre les pirates de quitter le bord avec le peu d'argent liquide qui se trouve dans le coffre : 30000 dollars, une misère par rapport aux millions que sont prêts à verser les compagnies d'assurances pour récupérer des prises de cette importance. Mais les bandits l'emmènent en otage dans le dérisoire radeau de survie de l'Alabama.
Bref, un blockbuster intelligent comme les américains savent si bien les faire, avec la complicité active de la Navy, du NCIS et des troupes d'élite des Navy Seals. De l'action, et de la psychologie. La relation de domination réciproque entre Le capitaine Phillips et Muse – incarné par Barkhad Abdi, extraordinaire second rôle susceptible de décrocher un Oscar pour sa première prestation à l'écran – est subtilement évoquée. On ne peut que rester bouche bée en effet devant la scène d'abordage de l'immense navire par une si frêle esquif à l'aide d'une simple échelle métallique soudée à la va-vite.
Un bon film d'aventures, où l'on tremble à chaque instant et où l'on admire sans réserve l'inventivité et le courage du capitaine, même si on sait bien que la fin heureuse est au bout …enfin, heureuse pour le capitaine ... et dans une certaine mesure pour le leader des pirates qui devra purger 33 années dans une prison américaine. A vrai dire, n'est-ce pas une chance pour lui par rapport à l'enfer de la Somalie ?