Après les ultrasons, la voie génétique et le gel hormonal transdermique, voilà une nouvelle piste de pilule contraceptive masculine, basée, à nouveau, sur l’extinction de 2 gènes, qui permettrait de bloquer l’éjaculation de sperme. Cette recherche, au stade de la souris, et présentée dans le Actes de l’Académie des Sciences américaine, poursuit l’objectif jusque-là irréalisable d’une contraception masculine non invasive et efficace sans effets négatifs sur la fonction et le comportement sexuels. Les chercheurs espèrent aboutir d’ici 5 ans. En attendant, il y a le préservatif.
Alors que les hommes produisent environ 300 millions de spermatozoïdes par éjaculation, ce n’est pas un « mince exploit », commentent les auteurs, même si leur preuve de concept est obtenue sur l’animal. Ils rappellent en effets les effets secondaires des autres méthodes testées, en particulier hormonales ou encore la vasectomie et son caractère majoritairement irréversible.
Ici des souris mâles ont été privées de gènes codant pour des protéines, les récepteurs adrénergiques (ou adrénorécepteurs ou récepteurs de G α1A) et les récepteurs purinergiques (ou récepteurs de P2X1). La suppression de ces 2 gènes empêche le sperme de « sortir » lors de l’éjaculation.
17 souris mâles génétiquement modifiées accouplées avec 29 souris femelles normales n’ont donné aucune conception, ce qui suggère un taux atteint d’infertilité de 100%.
Par ailleurs, différents examens de santé des souris mâles génétiquement modifiées montrent l’absence de problèmes type pression artérielle ou fréquence cardiaque ainsi que la préservation d’une fonction et d’un comportement sexuels normaux. La stérilité est bien causée par l’absence d’éjaculation de spermatozoïdes mais le sperme reste fonctionnel.
Une preuve de concept…sur la souris : La méthode de contraception apparaît ainsi, sur les souris, sans effets secondaires majeurs physiologiques et comportementaux. Les 2 protéines identifiées apparaissent comme des cibles prometteuses pour une méthode contraceptive masculine, non-hormonale et facilement réversible.
Reste néanmoins des inquiétudes sur les effets secondaires possibles de médicaments inhibiteurs de ces deux protéines cibles, en particulier pour le cœur et les vaisseaux.
Source: PNAS December 2 2013 doi: 10.1073/pnas.1318624110Male contraception via simultaneous knockout of α1A-adrenoceptors and P2X1-purinoceptors in mice(Vignette NHS, (Visuel © Maridav – Fotolia.com))
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