Magazine Culture
Quand j'ai accroché les cadres à la Casa del Popolo au début de mois d'octobre, Kiva m'a conseillé de les accrocher solidement aux chaînes qui pendaient du plafond parce qu'il n'était pas rare que « des clients saoûls partent avec une oeuvre sous le bras à trois heures du matin ». J'ai sagement suivi ses recommandations et ai passé plusieurs heures à ligoter les cadres au mur. Sauf un. La tentation était trop forte de jouer avec la rumeur. J'ai trouvé dans mes portfolios une vieille sérigraphie ratée que j'ai découpée et encadrée pour l'occasion. C'est une maison blanche et grise que traversent des lignes bleues. Hier, quand je suis venue démonter l'exposition, la maison n'était plus là. Toi qui l'a prise sous le bras, si jamais tu passes par là, j'aimerais ça que tu me donnes quelque chose en échange. Un mot, une babiole, ce qui te passe par la tête. Et puis que tu me racontes les circonstances de ton geste. C'est vrai, ça me fascine, que le geste puisse s'inscrire dans une histoire collective.