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Le poème de la semaine

Par Claude_amstutz
 Certes, j’en ai parlé, de la terre.
J’en ai parlé, j’en parlerai. 
         La terre, pour moi, tout d’abord, c’était cette terre-ci,
ma terre, la terre de mon pays.
 
La terre que je labourais,
dont je tirais le rocher, le pré où je gardais les vaches,
entre les haies qui montent haut:
le hêtre et le noisetier, le cormier et le châtaignier.
Le sentier où je passais, que je frottais encore un peu.
L’herbe que j’ai fanée, le foin que j’ai fauché.
C’était le ciel de ce pays,
les collines à perte de vue entre la brume et les nuages.
 
Ma maison.
La maison de la terre, de pierre, de bois;
le seuil de la maison et la souche entre les landiers.
Le feu, la fontaine et l’air,
tout ce qu’il faut pour vivre, ce que j’ai à l’entour de moi.
Mais la terre au-delà c’est bien la même terre,
ce que porte la terre, ce que produit la mer,
et le même soleil et les soleils d’ailleurs, nuées d’étoiles,
fumée de poussière.
 
Dans les profondeurs du ciel de tous les cieux,
quelle que tu sois, poussière,
je te chante, la terre, ma terre,
ce qui est en haut, ce qui est en bas,
dans l’apparence comme dans l’être,
je te chanterai toi, l’homme vivant,
dans le secret de l’étincelle et dans le cœur de Dieu.
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

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