Des chercheurs allemands ont découvert un système planétaire semblable au nôtre, KOI-351. Et si une Terre jumelle y résidait ?
C’est une équipe d’astrophysiciens, du centre aérospatial allemand DLR, qui a récemment publié cette découverte. Situé à 2721 années-lumière de nous, ce système planétaire comporte 7 exoplanètes qui orbitent autour d’une étoile. Les exoplanètes les plus éloignées de ce dernier sont des géantes gazeuses, et les plus proches sont des planètes telluriques, autrement dit rocheuses, tout comme notre Système Solaire ! Cet ensemble planétaire a été baptisé KOI-351, pour Kepler Object of Interest. Cela signifie que l’étoile a été observée par le télescope spatial Kepler entre 2008 et 2013, et est considéré comme un objet candidat à l’existence d’exoplanètes. Comme le précise le Dr Juan Carbera, de l’institut de recherche planétaire du centre aérospatial allemand, c’est la plus fidèle copie de notre Système Solaire, connue dans l’univers à ce jour : « Aucun autre système planétaire montre une telle « architecture » semblable à celle de notre maison cosmique comme le fait le système planétaire autour de KOI-351 (…) tout comme dans le Système Solaire, les planètes rocheuses d’une taille proche de celle de la Terre se trouvent à proximité de l’étoile, tandis que des « géantes gazeuses » semblables à Jupiter et Saturne se trouvent plus éloignées ».
Comparaison du système KOI-351 avec notre Système Solaire. Les orbites planétaires du système KOI-351 sont représentées avec des cercles rouges, et celles de notre Système Solaire avec des cercles bleus. Crédit image : DLR.
En analysant les données du télescope spatial Kepler, les scientifiques ont découvert trois des sept exoplanètes il y a déjà plusieurs mois. Ces dernières, les plus éloignées, orbitent autour de leur étoile en 59, 210 et 311 jours. Des périodes orbitales proches de celles de Mercure, Vénus et notre planète, la Terre. En appliquant un algorithme informatique aux données, les chercheurs ont réussit à découvrir quatre exoplanètes de plus, très proches de leur étoile, avec des périodes orbitales de 7, 9, 92 et 125 jours. C’est donc un système relativement similaire au nôtre, mais toutefois très compact. En effet, la planète la plus éloignée est située à 150 millions de kilomètres de son étoile. À peu de choses près, la même distance séparant notre Terre du Soleil, soit 149,6 millions de kilomètres. Autrement dit, l’ensemble de ce système planétaire est comprimé dans un espace correspondant à la distance entre la Terre et le Soleil.
Une telle découverte permettra peut-être aux scientifiques de comprendre comment de tels systèmes se forment, et ainsi d’en apprendre davantage sur notre Système Solaire. Peut-être même plus, comme le précise le le Dr. Carbera : « Nous ne pouvons pas souligner l’importance de cette découverte. C’est une étape importante dans la recherche d’un « jumeau » du Système Solaire, et donc aussi dans la recherche d’une seconde Terre» .
Comparaison du système planétaire KOI-351 avec tous les systèmes planétaires connus comportant cinq planètes ou plus en transit. Crédit image : DLR
C’est donc une nouvelle porte qui s’ouvre dans la recherche d’exoplanètes, et l’équipe espère que le projet PLATO verra le jour dans quelques années pour analyser en profondeur ce système planétaire. Ce projet, PLATO pour PLAnetaryTransits and Oscillations of star, est un projet de télescope spatial de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), qui a pour objectif la découverte d’exoplanètes. Probable successeur de Corot et Kepler, s’il est sélectionné par l’ESA en début d’année 2014, il sera normalement lancé en 2024 et permettrai de préciser de nombreuses données sur le système KOI-351. On pourra ainsi déterminer le rayon et la masse des planètes, mais aussi leurs compositions au premier coup d’œil. Et cela va même plus loin, car il serait même possible d’examiner l’atmosphère des planètes dans de tels systèmes, permettant d’avoir ainsi des indices sur l’activité d’organismes vivants y résidant, autrement dit, de trouver une nouvelle Terre…
Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce système planétaire, n’hésitez pas à consulter le site de l’Open Exoplanet Catalogue.
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