Il y a un parallèle à faire entre l'agressivité, le mépris avec lesquels sont traités dans les médias les leaders du Front de gauche, et notamment Jean-Luc Mélenchon, et la complaisance envers le Front National. Le premier comme le second s'en prennent avec virulence au système, à ceci près que le premier lui fait peur quand le second le conforte.
Oui, le Front de gauche fait peur au pouvoir de gauche, mais aussi à la droite et à la caste médiatique qui sert leurs intérêts. Il n'est qu'à voir la vitesse à laquelle la préfecture s'est empressée de donner des chiffres de participation pour la manifestation organisée par le Front de gauche. Certes, Jean-Luc Mélenchon a peut-être un peu forcé la dose quand il a annoncé un chiffre de 100 000 participants, mais quand même, 7 000 pour la préfecture, c'est au-delà de l'exagération, c'est ridicule. Mais pourquoi ce chiffre alors ? Parce qu'il faut à tout prix désamorcer la bombe sociale qu'est en train d'allumer le Front de gauche, parce que surtout il faut faire en sorte qu'il y ait plus de monde à la manif des "bonnets rouges", celle-ci étant plus conforme aux idéaux libéraux portés par le pouvoir.
Il faut voir aussi à quelle vitesse les médiacrates ont propagé sur tous les réseaux le montage photo où l'on a l'impression que Jean-Luc Mélenchon parle devant des milliers de militants alors qu'ils ne sont qu'une poignée. Discréditer, toujours discréditer, mais uniquement sur la forme jamais sur le fond, parce qu'ils ont renoncé à expliquer leur politique injuste. En fait, ils ont tellement peur que la gauche, la vraie, ne puisse capitaliser sur la colère, qu'ils se sont empressés dès le lendemain d'aller dans les médias pour expliquer que cette manifestation n'était qu'un échec. D'ailleurs, elle l'était tellement que le ministre du budget a cité Jean-Luc Mélenchon 8 fois en 4 minutes, à tel point que Patrick Cohen lui a fait remarquer.
En s'insurgeant contre la politique fiscale et en reprenant la main, le Front de gauche a d'ores et déjà fait bouger le gouvernement. C'est bien au lendemain de l'annonce par Jean-Luc Mélenchon de l'organisation d'une manifestation contre la TVA que le Premier Ministre a déclaré qu'il ferait une réforme fiscale. Il n'y a pas de hasard en politique !
Ils ont donc décidé que le Front de gauche était leur ennemi, parce qu'il est le seul à proposer une autre politique, un autre chemin que le capitalisme. C'est donc là qu'ils ont décidé de taper plutôt qu'au Front National qui ne remet en rien en cause leurs choix politiques. Mais qu'ils tapent donc, plus ils le feront, plus ils donneront raison au Front de gauche !