The walking dead
Saison 4, Episodes 1 à 8/16
Diffusion vo: AMC – 16 octobre-1er décembre 2013
Rick et ses amis se sont tranquillement installés à la prison et vivent une vie tranquille et sans ennuis jusqu’à ce qu’un terrible ennemi invisible menace de tous les tuer de l’intérieur…
La saison 3 s’était achevée sans éliminer les éléments de cette saison. Cette première partie de saison 4 s’en charge en se débarassant définitivement de la prison et du gouverneur. Ouf.
Le gouverneur aurait pû être un grand ennemi, un danger constant pesant sur Rick et ses compagnons s’il avait sû être une alternative crédible à Rick en tant que leader des survivants. Mais jamais, à aucun moment, même en saison 3, il n’a été présenté ainsi. Dès le départ, il apparait comme un homme charismatique et qui a disjoncté complétement suite à ce qu’il a vécu. Du coup, à moins de s’appeler Andréa, comment le trouver crédible comme alternative en tant que personne à suivre pour survivre ? C’est impossible.
Et cette première partie de saison 4 n’enraye pas cette mauvaise impression laissée par la saison 3 au sujet de ce personnage. Pourtant, j’y ai cru pendant quelques minutes, au début de son double épisode. On le voit errer seul, complétement perdu. J’espérais qu’on assiste à un travail sur lui-même, à ce qu’il entame une réflexion profonde sur ses actes et leurs conséquences. Mais non, dès qu’il croise d’autres gens en perdition, en quête d’un leader, revoilà l’insupportable crétin de la saison 3 en oeuvre. Mais le pire reste tout de même de voir toute la troupe de survivants le suivre aveuglément, sans même se poser de questions, y compris quand il leur explique qu’il va aller négocier la prison avec un tank… Seule une jeune se rend compte de l’absurdité de la situation et refuse de se battre stupidement contre Rick et les siens. Et il nous aura fallu subir 2 épisodes complets et insupportable sur gouvernator pour en arriver là: au même point qu’en fin de saison 3 avec Brian/Philippe/Gouvernator en mode gourou de secte.
Mais finalement, heureusement que gouvernator ne change pas. Ainsi quand la série se débarasse de lui, c’est un véritable soulagement pour moi, et cela compense l’horreur de la disparition 5 minutes avant à coup de décapitation. Mais avant de revenir là-dessus, le gouverneur apporte une dernière chose et c’est Rick qui va en profiter pleinement.
C’est Rick le grand gagnant de ces 8 épisodes. Il était difficile de l’apprcier pleinement jusqu’à cette saison 4 mais là, au sortir de l’épisode 8, je suis vraiment ému et triste pour lui. Ce personnage a énormément progressé et l’écriture s’est avérée très réussie sur cette première partie de saison 4 qui le dépeint comme un homme à bout et en quelque sorte heureux d’avoir trouvé enfin un peu de répit au sein de cette prison et le relatif calme qu’elle a amené. Il suffit juste de s’assurer que les zombies ne s’aglutinent pas trop contre les grilles et que les petits pois poussent bien. C’est peu mais c’est suffisant pour permettre à Rick de retrouver un peu de zenitude. Mais rapidement, cela va être mis à mal par l’épidémie de grippe et Carol.
Et à l’occasion de la gestion du cas Carol par Rick, on voit qu’il a progressé. Il ne veut plus se battre, il a tiré les leçons de l’affrontement contre le gouverneur: c’est stupide de s’entretuer alors qu’il y a un ennemi commun. C’est pour cela qu’il est prêt à accepter tous les survivants au sein de la prison, y compris ceux de Woodbury, qu’il a laché le commandement autoritaire du groupe au profit d’un conseil et qu’il est même prêt à proposer au gouverneur et sa nouvelle troupe de venir s’installer à la prison. Cette scène est d’ailleurs excellente, tant Andrew Lincoln fait merveilleusement passer le sentiment de désespoir de Rick qui ne veut plus se battre, qui n’en peut tout simplement plus. Il veut juste pouvoir vivre en paix.
Et c’est là que le gouverneur trouve enfin son intérêt, et cela passe par Hershel. Il n’a pas eu Hershel, contrairement à Rick. Tous les conseils du vieux sage ont permis à Rick de ne pas sombrer et ne pas disjoncter malgré tout ce qui lui est tombé dessus. Il était la bouée qui permettait à Rick de garder la tête hors de l’eau. Le gouverneur n’a jamais eu un Hershel à qui s’accrocher alors que les pertes et le coté leader sont très proches entre lui et Rick. Faut-il voir en lui un reflet de ce que Rick aurait pu devenir sans Hershel ? Faut-il craindre que Rick devienne un nouveau gouverneur maintenant sans Hershel ?
Et c’est là la plus grosse perte pour le groupe des survivants. Hershel s’était vraiment imposé comme le conseiller parfait, le guide moral, celui qui sait garder son sang froid en toute circonstance. Il permettait de maintenir la cohésion du groupe, sachant écouter et dire ce qu’il faut quand il faut. Et maintenant qu’il n’est plus, que vont-ils devenir ? La série ne perd d’ailleurs pas de temps puisque le groupe se retrouve totalement éclaté par les circonstances dès son déces. Vont-ils pouvoir se réunir et reformer un groupe solide et solidaire sans lui ? Voilà un enjeu très intéressant. Son impact a été énorme sur chaque personnage. Vont-ils sombrer sans lui ?
Comme on le voit, cette première partie de saison amène énormément de choses pour les personnages. Malheureusement, cela se fait dans un contexte qui n’est pas forcément au top. L’idée de la grippe tueuse est plutôt bonne mais son exécution laisse à désirer, notament dans la gestion temporelle de celle-ci. Suivnt les personnages, la mort survient vite ou non (certains meurent en une poignée d’heures après l’apparition des symptômes, d’autres tiennent plusieurs jours en agonisant) et aucune question n’est réellement soulevée quand à la gestion de ce cas dans un monde où les médicaments se font très rares.
Enfin pas tout à fait, la série tente bien d’aborder le problème par le biais de Carol, mais là encore, cela se fait sans subtilité comme avec le gouverneur. Soudainement, Carol devient une sorte de Sarah Connor, qui tue tous les dangers sans se poser de question et qui passe son temps libre à armer des gamins. Ok. Dès le premier épisode, on sait qu’elle ne va pas survivre à la demi-saison. Et c’est en quelque sorte le cas, puisqu’elle est priée de quitter le groupe par Rick. Et si la scène de séparation s’avère très efficace et réussie, permettant de souligner à quel point Rick a changé et n’aspire qu’à de la tranquilité et ne pas devoir gérer une psychopathe en puissance, avant, c’était moins inspiré, que ça soit les « cours » de Carol ou encore le fait qu’elle brûle les contaminés sans rien demander à personne (d’ailleurs pourquoi que deux contaminés et pas d’autres ?)
Bref, 7.5/10
Cette demi-saison s’avère efficace sans être parfaite, loin de là. Les idées amenées sont plutôt bonnes et les évolutions des personnages sont réussies (jamais je n’aurais cru pouvoir avoir de la peine et être ému par Rick et Carl, or c’est le cas avec la scène finale du 4.08) mais l’exécution s’avère trop maladroite par moments, la série peinant à vraiment surprendre dans le déroulement de ces intrigues et souffrant parfois de manque de subtilité. Mais globalement, la série reste toujours sur de bons rails et Rick symbolise parfaitement l’énorme chemin parcouru par la série en 4 ans.