Lorsque Jacques Chancel, dans une radioscopie de 1971, le qualifia de touche à tout, Max-Pol Fouchet répondit : « Je suis un touche à tout parce que tout me touche ». Ecrivain, journaliste, homme de télé, critique d’art, grand voyageur et surtout poète, c’est justement sa poésie qu’a rencontrée Adeline Baldacchino alors qu’elle était jeune lycéenne.
L’auteure, jeune femme de 30ans, invente la biographie autofictionnelle. Entre trois interludes intimes et délicats où elle nous emporte en poésie pour nous faire ressentir la force et le lien que peuvent créer les mots entre une femme d’aujourd’hui et un poète mort il y a trente-trois ans, c’est une vraie biographie à l’écriture intelligente et profonde qu’elle nous livre.
Il faut dire que Max-Pol Fouchet a vécu plusieurs vies : après avoir été baptisé au calvados comme tout bon normand laïc qui se respecte, il passe son enfance et son adolescence en Algérie. C’est Alger la blanche qui va faire de lui un homme de son siècle. Lycéen engagé il fait très vite l’expérience de l’injustice quotidienne, la misère de la condition imposée aux algériens le fait rentrer en politique. Il rencontre Albert Camus, lycéen lui aussi, ensemble ils narguent les colons jusqu'à qu’une rivalité amoureuse ne les sépare.
Comme toute bonne biographie, nous découvrirons beaucoup plus que la vie d’un homme, description de la vie dans Alger pendant la deuxième guerre mondiale, plongée dans le milieu intellectuelle de la France des années 50, le début des émissions littéraires à la télévision, un détour par Mai 68, bref un survol très agréable au dessus de la deuxième moitié du XXe siècle.
Alors,qui c'est qui pourra craner maintenant dans les diners mondains en citant la vie de Maxou Paulo Fouchet? Les lecteurs de blog baz'art pardi!!!