L'éthique environnementale ou la relation de l'Homme à la Nature

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

"L'éthique environnementale est une branche de la philosophie de l’environnement, principalement formalisée en  Amérique du Nord au XXe siècle, s'intéressant aux problèmes éthiques relatifs à la protection de l’environnement. 

Elle concerne directement, ou indirectement, les rapports entre idéologies, cultures et actions humaines (individuelles et collectives) avec l’environnement et les êtres naturels. Ces derniers sont pris en compte individuellement, mais aussi et de plus en plus collectivement et dans leurs interactions complexes au travers des communautés ou associations écologiques et plus récemment au travers de la biosphère.

Bien au-delà d'un simple déploiement de l’éthique appliquée, l'éthique environnementale examine les rapports Homme-Nature en cherchant également à considérer les besoins propres de la nature. Elle analyse les rapports de l'Homme avec les entités naturelles vivantes sous l'angle de tous leurs impacts, dans l'espace et dans le temps, et à l'aune de valeurs morales." (Wikipédia)
 
Retour sur ce sujet à travers une Interview de Nicole Huybens que la Buvette avait réalisée en 2011. (Extrait de la note Approche de l'ours éthique : Trouver une solution simple n’est simplement pas une solution).

Nicole Huybens

Nicole Huybens est licenciée en communication sociale de l'Université catholique de Louvain, psychosociologue, M.A. et Ph. D. en théologie pratique de l'Université de Montréal.  Elle enseigne aujourd'hui l'éco-conseil au département des sciences fondamentales de l'Université du Québec à Chicoutimi et aux institut éco-conseil de Namur et de Strasbourg. Elle a longuement travaillé sur la controverse socio-environnementale de la forêt boréale au Québec.

Interview par Baudouin de Menten

Il existe deux représentations dominantes à propos la relation homme - nature. La première inclut l’humain dans la nature, la seconde disjoint les deux termes. Edgar Morin considère que ces deux visions obéissent à un méta-paradigme, celui de la « simplification, qui, devant toute complexité conceptuelle, prescrit soit la réduction (ici de l’humain au naturel), soit la disjonction (ici entre l’humain et le naturel), ce qui empêche de concevoir l’unidualité (naturelle et culturelle, cérébrale et psychique) de la réalité humaine, et empêche également de concevoir la relation à la fois d’implication et de séparation entre l’homme et la nature ».
 
Certains auteurs distinguent deux visions de la relation homme – nature, une vision anthropocentrique (l'anthropocentrisme) et une vision biocentrique  (le biocentrisme); d’autres distinguent aussi une vision écocentrique (l'écocentrisme), parfois confondue avec la biocentrique.
 
Pour moi, il faut les distinguer. Le seul dualisme anthropocentrique / bio ou écocentrique ne nous permet pas de rendre compte des subtiles différences que l’on retrouve aujourd’hui dans les prises de position des acteurs dans les controverses environnementales (en tous cas celle de la forêt boréale du Québec).
 
Je distingue donc quatre visons de la relation Homme – Nature : une vision anthropocentrique, une vision biocentrique, une vision écocentrique et une vision multicentrique. Cette dernière est un essai d’éthique philosophique, elle inclut et dépasse les trois premières visions et présente de manière articulée ce qui peut a priori apparaître comme des contradictions.
 
Voici ces 4 visions en bref (suivre les liesn pour plus de détails) :

  • L’anthropocentrisme - L’HOMME hors nature : la vision anthropocentrique sépare l’humain de la nature, en fait le maître incontesté ou le gardien.
  • Le biocentrisme - Hom-mort NATURE : la vision biocentrique sépare l’humain de la nature, et reconnaît une valeur sacrée à toute vie.
  • L'écocentrisme - HOMNATURE : la vision écocentrique fait de la nature un tout dans lequel l’humain est un élément parmi les autres.
  • Le multicentrisme - HOMME dans/avec la NATURE : la vision multicentrique voit l’humain comme un partenaire de la nature dans la continuité de l’évolution de l’univers.