Connu et reconnu pour ses remixes, André Allen Anjos alias RAC a remodelé tant de morceaux qu’il ne les compte plus. Ce prodige de l’indie et de la pop était de passage à Paris pour un show impressionnant au Wanderlust. Nous avons pu lui poser quelques questions. L’originaire de Porto nous raconte son parcours musical, sa vision sur sa musique et sur l’industrie musicale. C’est sans aucun doute l’artiste le plus connu que nous ayons pu interviewer (pour l’instant!), c’est donc avec un grand plaisir que nous vous livrons cet entretien!
DM: Pourriez-vous vous présenter en quelques mots?
RAC: Salut! Je suis André mais je fais de la musique sous le nom de RAC !
DM: Comment avez-vous commencé à faire de la musique ? Quel est votre parcours musical ?
RAC: Je vais essayer de faire court, mais j’ai toujours été intéressé par la musique et les techniques d’enregistrement. Déjà enfant je faisais des talks show avec un ami, que l’on enregistrait soigneusement sur mon radio-cassette. Enfant, je faisais du piano, puis je me suis mis à la guitare et j’ai joué dans des groupes, pour finir par enregistrer. Enfin vers 2005 j’ai commencé des études d’ingé son, et c’est là que RAC a débuté.
DM: Comment définiriez-vous votre musique?
RAC: J’ai l’impression d’avoir été classé dans tous les genres musicaux possibles haha ! Ces derniers temps je dirais que je compose de la pop, ou un dérivé de ça. J’aime écrire des chansons et les mélodies entrainantes. J’ai longtemps lutté contre ce penchant parce que ce n’était pas cool, mais il faut écrire la musique qu’on aime. Chaque fois que j’essaie de composer quelque chose de prétentieux, ça sonne faux. Je n’étais pas moi-même.
DM: Vous avez remixé un grand nombre de chansons, comment faites-vous ? Combien de temps vous faut-il pour remixer une chanson ?
RAC: Je suis engagé par les artistes pour tous les remixes que je fais. C’est la seule manière possible de faire, car j’ai besoin des fichiers d’enregistrement originaux pour faire un bon remix. J’ai besoin des a cappella et des instruments séparés. Bâtir de telles relations avec les labels a pris beaucoup de temps, mais c’est comme ça que ça fonctionne. En dehors du fait que remixer soit très amusant, c’est aussi comme ça que je gagne ma vie.
Quant au temps que cela me prend, cela dépend vraiment des chansons, certaines prennent un jour tandis que d’autres vont prendre des semaines. Parfois cela vient facilement alors que d’autres il faut travailler plus dessus.
DM: Quelle sont les différences entre remixer un morceau et en produire un?
RAC: Pour moi la seule différence est au niveau de la réception. Quoi qu’il en soit, de mon point de vue c’est exactement la même chose. Lorsque je remixe, je compose un nouveau morceau à partir de l’original. Avec la production et la composition, c’est seulement le point de départ qui change. On a très souvent ce processus de réécriture, c’est donc très similaire.
DM: Quel est le remix ou le morceau dont vous êtes le plus fier ?
RAC: C’est comme choisir son enfant préféré haha! Je dirais que c’est « The Shins – Sleeping Lessons (RAC Mix) », qui a été un moment clef et qui reste spécial pour moi. La chanson originale est aussi très importante pour moi.
DM: Vous êtes connu pour remixer de la musique Indie, qu’est-ce qui vous plait particulièrement dans ce genre musical?
RAC: J’ai commencé à remixer des groups d’indie parce que personne d’autre ne le faisait, surtout que j’aime beaucoup ce style de musique. Cependant s’il y a un « son » indie, ça a perdu son sens originel. Cela voulait dire que c’était un groupe de musique indépendant et pas un label ou une major. Mais les labels sont intelligents et signent des groupes avec un son indie, donc le nom ne veut plus dire grand-chose. Mais je sors un peu du sujet. En fait j’aime les sons et les structures étranges. Il y a quelque chose de vrai et d’innocent que j’aime beaucoup.
DM: Qu’écoutez-vous en ce moment? Avez-vous découvert des artistes qui pourraient nous intéresser ?
RAC: Ces derniers temps j’ai beaucoup écouté Haim, Tame Impala, Step Kids et quelques artistes du label Dap Tones. Rien de trop obscur.
DM: Que pensez-vous de l’influence grandissante des blogs de musique? Pensez-vous qu’ils aient joué un rôle majeur dans votre carrière ?
RAC: Je peux affirmer que je ne serais pas en train de vous parler sans l’existence des blogs. J’étais là au bon endroit et au bon moment et j’ai donc surfé sur la vague des blogs pendant longtemps. Ils m’ont beaucoup aidés et inversement. J’ai l’impression que les blogs sont devenus une institution et les gens pensent qu’ils ont toujours été là, mais c’est très nouveau. Les blogs sont supers mais j’aimerais voir apparaitre un système de critique. Tout est tellement dans l’immédiateté, et je sais que c’est dur de prendre le temps, mais ce serait bien de voir des blogs au format plus long.
DM: Quel sont vos futurs projets?
RAC: J’ai quelques remixes en route, mais c’est surtout mon album qui va sortir en début d’année prochaine. Il sera dans la même lignée que mon EP : je compose la musique avec des invités qui chantent dessus.
DM: C’est votre première tournée en France? Êtes-vous excité ?
RAC: Ça va être en fait la seconde fois que j’y joue, mais ma troisième ou quatrième fois en France. J’adore ce pays. A vrai dire j’ai passé ma lune de miel à Paris. Je suis vraiment excité, le public français est l’un des meilleurs.
DM: Quelle est votre meilleure expérience live? Et la pire ?
RAC: C’est dur d’en choisir un parce que c’est à chaque fois différent. On vient de finir un fantastique tournée aux Etats-Unis et c’était très sympa. La dernière fois à Paris au Social Club était incroyable, sans aucun doute un de mes lives préférés. Quant à la pire expérience, c’est vrai que des fois ça va juste mal, mais ça fait partie du jeu. Parfois une soirée n’est pas bien organisée et promu et il y a peu de monde, c’est toujours un peu bizarre.
DM: Un dernier mot pour nos fans français?
RAC: Merci à tous pour votre soutien incroyable! Je souhaiterais que nous puissions jouer plus souvent ici, mais le public français est toujours au rendez-vous lorsque nous passons !
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