C’est en 2006, dans le cadre du plan stratégique, que le CHIREC a pris la décision de regrouper ses sites bruxellois (Cavell et Parc Léopold) en un site unique. Cette décision découlait notamment de la constatation de vétusté des bâtiments, des difficultés d’extensions, du coût des rénovations et de la difficulté de faire cohabiter travaux et soins continus, sans oublier l’économie réalisée par le regroupement d’équipements lourds en un seul site géographique et l’optimalisation logistique qui découlera de la centralisation.
Dans cette optique un projet d’hôpital moderne d’environ 550 lits, dans un endroit idéalement situé, permettant au groupe hospitalier de répondre aux attentes de ses patients et de suivre l’évolution des technologies médicales, est né.
Trois thèmes singuliers incarnent le véritable fil rouge de ce projet. Premièrement, une optimisation contrôlée : le patient est placé au centre de la conception. D’un part, ce bâtiment facilitera et augmentera la qualité des soins aux patients. D’autre part le bâtiment améliorera également l’efficacité des processus de soins en éliminant tout obstacle aux prestataires de soins. Finalement cette infrastructure devra garantir la continuité de la dispensation de soins pour ce qui concerne les besoins de la société en matière de soins à longue terme. Le projet est conçu dans l’optique de la comparaison, l’amélioration et l’évolution – pas de révolution. Des analyses comparatives par rapport à la situation existante des autres sites CHIREC et d’autres hôpitaux ont été réalisées et sont continuellement actualisées en cours du projet. La méthodologie est également appliquée pour ce qui concerne la technicité du bâtiment : plusieurs simulations démontrent qu’en 2017, la consommation énergétique du complexe hospitalier sera 30% plus basse que la consommation dans les bâtiments existants. L’objectif reste de continuellement améliorer cette optimisation.
Un second thème est le moteur d’urbanisme et d’urbanité. Le projet CHIREC s’implante sur le site Delta, zone avec une localisation stratégique et des superficies importantes et ceci dans un environnement en pleine modification avec entre autre le Campus de la Plaine et la réalisation du RER (Réseau Express Régional). Dans cette optique, l’arrivée du nouvel hôpital comme première réalisation servira de point de départ et d’ancrage pour la poursuite du développement de la zone complète et de son environnement large. Le PPAS (Plan Particulier d’Affection du Sol) DELTA PARTIM 13 permet déjà une mixité de fonctions urbaines sur le site même (logements, hôtel, commerces, etc.). Il permet également de créer un parvis public entre ces fonctions et l’hôpital. Un espace public servira ultérieurement de traversée pour piétonniers et modes doux vers la partie sud du terrain. En termes d’urbanité, le projet Chirec ne se veut pas comme un château‐fort fermé de son environnement, au contraire. Il servira de moteur des développements futurs et organisera une suite d’espaces publics autour de sa position centrale. Trois quarts du périmètre du bâtiment donnent directement sur des espaces publics. Le rez‐de chaussée donnant sur ces zones publiques ne contient que des fonctions accessibles au grand public et sera traversé par des galeries couvertes.
Le troisième et dernier point est le calendrier serré. La première idée du regroupement des différents sites bruxellois du Chirec a été lancée en 2006. Le plan pluriannuel pour la construction des hôpitaux a été finalisé par les Ministres de la santé en 2008. Les
subsides de construction ont alors été figés. En 2009, un accord avec la Société d’Acquisition Foncière de la Région Bruxelloise (SAF/MVV) a été conclu et le site pour le nouvel hôpital a ainsi été fixé. Au début de 2010 la programmation et l’étude de conception ont démarrés ; le début du chantier d’assainissement et terrassements a démarré à la mi 2013. L’ouverture de l’hôpital est prévu en 2017 ce qui nous fait un délai de 11 ans, à partir du début absolu jusqu’à l’occupation des lieux ; le temps réel de programmation / conception / construction comptant 7 ans. Il s’agit probablement d’un record européen en la matière. Les raisons de cette vitesse ne peuvent trouver leur origine dans des procédures alternatives de PPP car nous travaillions dans une structure classique conception‐soumission‐construction (également dû à la législation hospitalière en Belgique). Sans doute, la première raison de cette vitesse est la persévérance, le dévouement et la détermination absolue de l’organisation du CHIREC et son équipe de projet interne à la réalisation de ce projet. Deuxièmement, la méthode appliquée de synchronisation des phases de programmation et conception s’est avérée être très efficace. Troisièmement, et peut‐être le plus essentiel, ce calendrier n’aurait pu être possible sans le support du politique, des administrations et le grand public.
Point de vue architectural, le bâtiment est constitué d’un socle de 2 niveaux semi‐enterrés comprenant la logistique et le plateau médicotechnique. Ce socle a une forme carrée de l’ordre de 160m de côté. Le rez de chaussée semi‐public et le premier étage des consultations, en forme cylindrique, sont déposés sur ce socle et s’inscrivent dans cette forme carré. Au‐dessus de la forme cylindrique du rez et du premier étage sont posés en léger porte‐à‐faux les 3 étages d’unité de soins en forme de double croix. Il s’agit d’un bâtiment extrêmement compact. Architecturalement, ce programme se traduit en unités de soins de taille standardisée, chambres majoritairement individuelles, un plateau technique modulaire – permettant d’optimiser les espaces et les circuits, des espaces d’accueil et d’attente sobres et confortables, des systèmes d’information et de communication efficace, et – élément fondamental ‐ une grande simplicité et lisibilité des accès et des flux (patients, visiteurs, saignants … ). Le projet est très structuré afin de garantir un maximum de flexibilité à long terme. Les circulations des visiteurs seront clairement séparées des circuits médicaux et logistiques ; leurs tracés facilitent la lisibilité et le cheminement des utilisateurs. La matérialisation architecturale reste sobre, grâce au choix de matériaux de qualité avec un coût d’entretien raisonnable (sols, menuiseries, façades … ). Les façades du projet, ainsi que les clôtures et murs végétalisés forment la lisière bâtie de l’espace public. Cette enceinte n’est pas étanche, la fonction publique de l’hôpital
créera une osmose entre espace public et privé, l’un valorisera l’autre et augmentera ainsi la sécurité sociospatiale.
Le bâtiment accueillera 473 lits et 90 lits d’hospitalisation de jour, les services suivants sont prévus:
Service de diagnostic et traitement chirurgical (C).
Service de diagnostic et traitement médical (D).
Service exclusivement gériatrique (G).
Service de pédiatrie (E).
Service de soins intensifs (I).
Service de maternité ou clinique d’accouchement (M).
Service de soins néonatals intensifs (Nic).
Service de spécialité (Sp).
Le bureau d’architecture derrière ce projet n’est autre que Assar.