Il y’a quelques temps, j’ai eu la chance d’assister à la remise des TROFEMINA, récompensant des femmes d’exception à la Résidence de France. Depuis germe l’idée de la définition de cette femme ; qu’ont-elles en commun, ces femmes dont le caractère exceptionnel a été reconnu par un jury renommé ?
J’ai trouvé : elles SONT. C’est ce qui les rend exceptionnelles. Elles ont la conscience, la présence, le discernement, les tripes, et c’est ce qui les a fait avancer et ce soir là, se distinguer et briller.
C’est donc ça une femme d’exception.
Cette femme dégage, assure, engage, engrange et avance.
Cette femme a surtout choisi la femme qu’elle voulait être. Peu importe ce qu’elle a été, elle sait ce qu’elle veut devenir. Oh la façon dont elle y parviendra n’est qu’un menu détail : elle avisera en fonction de la vie et ses surprises.
Peu importe son chagrin d’amour et son maquillage approximatif du jour, l’âge de son tailleur ou le prix de ses chaussures, elle assure, elle trouvera l’accessoire de vie qui la sublimera. Peu importe ses problèmes de garde ou l’année de collection de son manteau, elle dégage. Il y’a elle, cette femme exceptionnelle, et ensuite vient le reste. Comme des planètes qui tournent autour d’un soleil. Peu importe la saison de l’année, peu importe la position des circonstances autour d’elle, elle reste le soleil, le centre, le cœur de son propre système.
Cette femme là EST en toutes occasions, peu importe les circonstances. Car une femme exceptionnelle a choisi qui elle voulait être et l’incarne.
Cette femme là n’a pas peur du congé maternité prolongé, ni du regard des autres sur son casual attitude depuis qu’elle a eu son bébé. Cette même femme assume d’aimer cocooner chez elle en pyjama polaire, à faire du pain avec ses enfants autant que briller en robe hors de prix dans des cocktails. Elle aime autant être importante et respectée qu’insignifiante et anonyme, autant performante dans son tailleur strict que créative dans son tablier de cuisine.
Elle passe allègrement de l’executive à la lazy woman.
« Chérie, tu n’as rien à prouver à personne; si tu décides d’entreprendre une carrière, un projet, fais-le avec tes tripes et tes capacités". Mesdames et mesdames, messieurs et messieurs, je vous présente l’empowerment.
C’est ça, assurer : prendre ce qu’on peut et s’épanouir avec. On peut pleurer, mais pas se lamenter.
On peut saturer, mais jamais décharger nos réserves.
Je vous présente ma femme d’exception. Cette femme là ne s’engage pas prouver mais parce qu’elle vibre dans cette direction. Elle ne réussit pas pour écraser mais pour avancer, parce qu’elle y croit. Cette femme est pleine de convictions, entraîne sa résistance, cultive son endurance, utilise sa puissance, donne de la douceur et vit son amour. Son moteur, elle l’a à l’intérieur et se nourrit de l’extérieur. Se produit de cette combustion une énergie positive, réutilisée par l’environnement qui a la chance de la côtoyer.
Elle ne comprend pas les vases communicants, mais crois aux cercles vertueux d’énergie. Le temps qu’on le comprenne, bien sûr que quelques mesures sociétales et politiques devront être prises, même si nous savons que les femmes sont loin d’être les mêmes. Les quotas, les sanctions, les discriminations positives sont des actions nécessaires mais ne sont que des pansements fragiles sur des plaies ouvertes : celles de décennies patriarcales et anti-progressistes. Dans ce concept, nulle place pour l’agressivité, la revendication, l’opposition. Si l’adolescence de l’émancipation féminine s’est construite sur l’opposition, aujourd’hui, à l’âge adulte, il est temps de se construire sur ce que nous sommes vraiment.
Oh il y’aura toujours des relais d’opinion peu progressistes pour dire qu’on est différentes. Bien sûr qu’on est différentes, autant que deux hommes peuvent l’être entre eux.
Je refuse de croire aux clichés masculins/féminins. Je refuse de cautionner les publicités honteusement rétrogrades où Madame brille aux fourneaux et s’extasie devant la dernière lessive qui lui facilitera la vie en attendant que Monsieur rentre glorieux de son travail important et grisé par un pseudo-pouvoir et des responsabilités…relatives. Je refuse de penser qu’un père est moins habilité qu’une mère à s’occuper des enfants. Je rejette la croyance selon laquelle la douceur, l’amour, l’empathie, la compréhension, le sens du compromis sont des qualités plus féminines que masculines.
Avec toute la masse d’information que l’on brasse aujourd’hui par toutes formes de canaux, j’estime qu’on a plus le droit de se fourvoyer. Il est sans doute temps de prendre la situation à son origine. Get empowered !
Cette femme là, peu importe ce qu’elle est, entrepreneuse, juge, mère au foyer, féministe ou activiste, docteur ou styliste, si elle EST, elle sera d’exception.
« Après moi le déluge ». Sois ce que tu veux être, le reste n’est qu’un accessoire.
« Si vous pensez que vous êtes trop petits pour changer quoique ce soit, essayez de dormir avec un moustique dans votre chambre » Ghandi
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