Je me souviens avoir entendu il y a longtemps Marguerite Duras parler de cet enfant qui ne voulait plus aller à l’école, « parce qu’on m’apprend des choses que je ne sais pas ». Le texte est paru pour la première fois en 1968 et qu’il reparaisse en ce moment, tandis que le débat sur l’école n’en finit pas de rebondir, est assez revigorant. Ainsi, l’école distribue des savoirs dont l’enfant n’a que faire ; Ernesto n’est pas paresseux, ni cancre ; il connaît bien des choses, il est curieux. Et les dessins de Katy Couprie s’accumulent : des papillons, des animaux fantastiques, des plantes, des racines, de plus en plus. Mais ce ne sont pas des objets de savoir, ce sont des sujets de connaissance. Et ça, le maître, qui n’avait même pas remarqué Ernesto dans sa classe, ignore comment en reconnaître la valeur. Ernesto sait déjà dire NON, tandis que le maître, à la fin du livre, donne une pauvre perspective : « Travailler, travailler, travailler encore ? ... Se tromper et pas ? et tout leur machin et leur saint Frusquin ?… - Hélas ! dit le maître avec beaucoup d'emphase, hélas! madame OUI. » Le OUI d’une certaine résignation.
L’éditeur de ce livre publie un autre livre où il donne la parole à Marguerite Duras et au premier éditeur, François Ruy-Vidal, leurs échanges de lettres, une épreuve du texte avec les annotations de l’auteur. Une œuvre dans son élaboration.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble