Angélique surnommée Marquise des Anges est avant tout une oeuvre littéraire que l'on doit à Anne et Serge Golon. Une saga historique dans la France du XVIIè siècle qui comporte pas moins de 13 tomes dans la première version revisitée par l'éditeur du moment.
Petite session de révision!
Angélique de Sancé est mariée par son père au riche Comte de Peyrac, homme beaucoup plus âgé au visage défiguré. Peu à peu, elle découvre les qualités de son mari et apprend à l'aimer. Louis XIV qui prend connaissance de l'étendu des richesses du comte, le fait arrêter pour sorcellerie et acte de trahison puis condamner à mort. Angélique promet alors de passer le reste de sa vie à le venger…
C'est un pari risqué (et couillu, j'ose le mot) de la part d'Ariel Zeitoun de se lancer dans la réalisation d'un "remake" de notre Angélique nationale. On ne peut s'asseoir dans les fauteuils sans penser en découdre avec celle qui "vole" la vedette à Michèle Mercier…
Et puis, la beauté du film nous emporte et on oublie de faire la liste des griefs que l'on pourrait avoir contre ce nouvel opus pour se laisser entrainer dans la vie tumultueuse de la Comtesse de Peyrac.
De comparaison, je ne ferais pas. Je n'en ai pas envie. Angélique 2013 est belle et effrontée, beaucoup moins soumise que l'Angélique de nos mamans et j'aime ça. Anne Golon qui a vu cette Angélique aurait déclaré être heureuse de voir enfin son héroïne à l'écran, celle qu'elle avait imaginé cinquante ans plus tot et que Bernard Borderie avait lissé pour plaire au grand public de l'époque, j'imagine.
Nora Arnezeder est sublime et brillante dans ce rôle qu'on en oublierait presque qu'il s'agit d'une seconde interprétation. Pour Gerard Lanvin, j'avais plus d'appréhension tant je déteste ce que transpire cet homme. Je le trouve (à tort ou a raison) suffisant, il semble n'être pas peu fier de sa petite persone et ça se ressent inexorablement dans chacun de ses films où il essaye souvent d'accaparer l'écran. Belle surprise, ici ce n'est pas le personnage principal et même si ça me fait mal de l'admettre il enfile les bottes du Comte de Peyrac avec talent.
Le reste de la distribution n'est pas en reste avec un Tommer Sisley surprenant (et toujours aussi sexy même en perruque) dans le rôle du cousin d'Angélique, Philippe de Plessis Bellière ou encore un Mathieu Kassovitz étonnant dans le rôle de Nicolas/Calembredaine.
Mention spéciale à l'acteur Simon Abkarian qui reprend le rôle de l'avocat Desgrez (tenu par Jean Rochefort en 1964) qui est tellement juste et brillant dans ce film.
Je suis bon public et mon coeur de midinette n'a pas résisté à ce film de capes et d'épées romanesque. Parmi mes copines de visionnage certaines ont mentionné que le film aurait été parfait pour la télévision mais rien que pour la photo et le son du film, je ne suis pas d'accord. Ce film se déguste assurément sur grand écran!
Bon, ben maintenant j'ai envie de lire les bouquins et j'ai appris lors de la rencontre avec le réalisateur qu'Anne Golon avait réécrit 6 tomes des Angélique dans sa mouture sans les arrangements et les coupes du premier éditeur. Les six romans sont édités chez Archipel pour celles qui seraient intéressées de découvrir la vraie Angélique…
Le film lui sort le 18 décembre en France et avoue que voir Angélique sur grand écran juste avant les fêtes c'est un peu la cerise sur le gâteau non?