L’arrestation de l’ex-président de Co-op Bank

Publié le 02 décembre 2013 par Edelit @TransacEDHEC

L’arrestation de l’ex-président de la banque Co-operative, Paul Flowers, fait couler de l’encre dans les journaux britanniques ; ternissant l’image de la banque et empoisonnant le débat politique : drogue, sexe, pouvoir…

Qui est-il ?

Mais qui est cet homme ? Paul Flowers, 63 ans, présenté comme un débauché incompétent par l’ensemble des médias, est l’ex président de la Co-op Bank (banque mutualiste connue pour ses investissements éthiques), pasteur méthodiste et ancien conseiller municipal de Bradford (nord de l’Angleterre). Cependant, le révérend s’est fait arrêter jeudi 21 novembre pour trafic de drogue. Comme à leur habitude, les forces de l’ordre n’ont pas donné de nom, mais une source proche de l’affaire a confirmé qu’il s’agissait bien de Paul Flowers.

De quoi est-t-il accusé ?

Une vidéo diffusée dans le « Mail on Sunday » montre le pasteur en train de discuter dans sa voiture à Leeds de l’achat de cocaïne, de métamphétamine et de Kétamine, avant de compter 300 livres en billets et d’envoyer un ami conclure le « deal ». Cette vidéo a été le début d’une longue série de révélations. En effet, il aurait eu recours à de jeunes prostitués lors de séjours aux frais de la banque  et la commune où il était conseiller a révélé que M. Flowers avait démissionné après la découverte sur son ordinateur « de contenu adulte inapproprié mais légal ». Quant à la BBC, cette dernière a affirmé que sa démission en juin de la présidence de la banque est due à des notes de frais excessives. L’ex-président s’est néanmoins excusé mais vient d’être exclu de l’Eglise méthodiste et du parti travailliste.

Coup dur pour l’Angleterre

Le comble dans cette histoire est que le slogan de la banque s’intitule « Fair Banking ». Cela ternit plutôt l’image du groupe, qui avait fait la une des journaux début novembre pour des histoires plutôt sombres. L’ex-président avait annoncé le plan de sauvetage de la banque qui prévoit sa prise de contrôle par des fonds spéculatifs. Ce sauvetage devait s’accompagner de la suppression de 1 000 postes (sur 9 000 au total). Cette révélation a poussé le président du groupe (Len Wardle) à la démission et touche désormais la politique puisque le Premier ministre David Cameron a annoncé le lancement d’une enquête en parallèle de celle menée par les régulateurs de la city ; l’Autorité de régulation prudentielle (PRA) et l’Autorité de conduite financière (FCA). Cette enquête vise à connaître les raisons de sa nomination à la tête de la banque. C’est aussi l’occasion pour D. Cameron d’incriminer les travaillistes pour leurs liens avec le groupe mutualiste et leur inaction face à la connaissance du passé de ce religieux bien en chair et moustachu à l’air affable.

Face à ce coup dur pour la banque mais aussi pour le pays tout entier, les travaillistes rétorquent  que les difficultés financières de la banque ne sont pas liées aux affaires actuelles. Il ne reste plus qu’à attendre le jugement rendu par la police et les régulateurs.

Charlotte Robert