On s’est toujours demandé quelle étrange pulsion donne envie de se torcher avec un TV Mag certains jours. Depuis ce dimanche 1er décembre, on en sait un peu plus et ça n’a rien à voir avec l’énième voyage humanitaire de Brogniart en couverture.
« Et ce soir un invité de prestige » promet le présentateur, un ancien souffre-douleur de Thierry Roland à Téléfoot : on s’attend alors à voir Zidane, Baggio, Ronaldo ou pourquoi pas Stoichkov. Non mieux, les salauds ils ont réussi à réunir Maradona et Pelé sur un même plateau. On en salive d’avance quand la petite musique du CFC démarre, un type de petite taille un peu boiteux surgit alors des coulisses. De dos, on peut clairement distinguer qu’il secoue les épaules de gauche à droite puis de droite à gauche, la signature évidente des petites frappes de banlieue, pour ne pas dire des racailles puisque le mot est désormais tabou depuis que Charlotte Le Bon a sucé Jamel au cinéma.
La caméra se resserre sur le visage de l’étrange bonhomme qui prend place à table aux côtés de Daniel Bravo, excusez du peu. Daniel Bravo, c’était donc lui l’invité surprise. Effectivement on est surpris, si l’homme a quelques sélections au compteur, des matchs sous le maillot de Parme et une femme qui aurait parfaitement trouvé sa place dans le pieu de Ribery quand elle était encore mineure, le terme « invité de prestige » est discutable. Il l’est encore plus quand on comprend que Daniel Bravo n’est pas invité mais chroniqueur dans l’émission. Et pourquoi pas l’ancien remplaçant du remplaçant de Van Basten au Milan AC. La doublure de Papin, Marco Simone.
L’effroi grandit lorsque l’on comprend que le fameux invité de prestige est le petit garçon tout déguingandé qui s’est assis à côté de lui. Il s’appelle Franck. Et apparemment, c’est la star de l’équipe de France, on ne sait pas trop si c’est à cause de son but en huitièmes de finale du mondial 2006, de son Euro 2008 raté, de sa Coupe du monde 2010 ratée, de son but contre la Finlande ou de ses frasques d’adolescent à répétition. En tout cas c’est la star et il serait même en course pour le ballon d’or s’il avait réussi quelque chose contre l’Ukraine ou s’il avait marqué ne serait-ce qu’un tiers des buts de Cristiano Ronaldo. Hélas il n’était qu’un des rouages indispensables de la machine démoniaque qu’avait créée Heyneckes.
Mais ça ne fait rien, le Canal football club se transforme en Grand journal pour l’occasion, c’est-à-dire interdit aux cartes de presse. Sur le trône de Denisot, un vieux Mathoux. Et les sujets s’enchainent, ils ne manquent pas : Sakho, Houllier, les casseroles qui lui chauffent au cul depuis 6 ans. Alors Mathoux, lui demande s’il peut confirmer qu’il a bien joué contre l’Ukraine avec une cote cassée. Ribéry acquiesce, tout penaud : « oui, 80 minutes avec la côte cassé ». Ni Ribery, ni Mathoux ne sont donc à ce moment là au courant que personne n’a qu’une seule côte ou alors ils n’ont, eux, qu’un seul neurone. On n’en saura pas plus car Bravo s’insurge déjà, révolté qu’on fasse passer les footballeurs pour des fiottes alors que la preuve du contraire est là, à côté de lui, moulé dans le pagne de Platini et Zidane, au sourire dégoulinant de connivence.
« Ca fait plaisir d’avoir cet accueil dans mon pays. » Tu m’étonnes. Autour du plateau, on lèche tant que sa langue fonctionne. Et visiblement les matières fécales de Francky sont tout à fait digestes. On lui montre Ibra qui se la raconte, Ribéry adore. Mathoux constate qu’il ne vient pas souvent sur son plateau. On ne le sait pas encore, mais c’est la justification de tout ce qui va suivre. Un sujet sur Ronaldo est lancé, on y parle du public de Bernabeu qui a mis les masques du joueur pour le soutenir pour le Ballon d’or. Retour plateau et Mathoux oblige les spectateurs à mettre leur masque de Ribéry, sinon Bernès, l’agent de tout le foot français, ne le ramènera jamais.
C’est spontané, les cochonnes du premier rang qui scandent Ribéry ballon d’or ne savent même pas ce qu’elles disent. Elles ont l’habitude de tout avaler, donc elles ne réagissent pas quand Ménès rugit contre le changement de date des votes. On comprendra en regardant l’Equipe du dimanche qu’il avait fait la bise à Francky en coulisses. Soudain, Dominique Armand tente de faire son métier en sortant le sondage réalisé pour l’émission : 53% des Français pensent que Ribéry mérite le Ballon d’or, donc 47% souhaitent qu’il aille se faire foutre. Il n’ira pas ce soir, puisque Armand enchaîne : « Sur le plateau, 100% sont pour ».
Le tout se termine dans un gigantesque brasier de cartes de presse, sachant que les consultants n’en ont pas. Il restait qui alors ? Pour vérifier, le replay est ici
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