Loin des clichés de centres d'appels, une part sans cesse plus importante de la jeunesse indienne, notamment urbaine, envisage et crée des startups innovantes. L'Indian Students Entrepreneurship Aspirations Survey révèle ainsi qu'au sein des villes, les étudiants du supérieur sont à près de 65% en moyenne tentés par l'expérience de l'entrepreneuriat. Sachant que selon le recensement effectué par le gouvernement Indien, 53,7% de la population indienne étaient en 2001, âgés de moins de 25 ans, le réservoir de talents en matière de jeunes diplômés ne devrait cesser de croître avec l'évolution des politiques d'éducation. Cependant, si la volonté d'entreprendre de la jeunesse est de plus en plus forte, celle-ci se heurte encore à des obstacles, culturels comme structurels, dans l'aboutissement du processus de création d'entreprise.
L'Inde : un million d'opportunités
L'étude menée par l'ISEED met ainsi en lumière, auprès des étudiants ayant suivi un cursus de 5 années au moins, la montée en puissance de l'entrepreneuriat. Ce sont ainsi les étudiants venant des villes moyennes qui semblent les plus à mêmes de monter leur société, à près de 72%, contre 65% pour les villes les plus importantes. De même, on observe une différenciation équivalente entre le Sud de l'Inde et le reste du pays, à 75% contre 62%. Si ce sont avant tout les hommes interrogés qui révèlent souhaiter à terme leur volonté d'entreprendre, à plus de 70%, plus de la moitié des femmes avancent vouloir monter leur propre société dans les 5 ans suivant la fin de leurs études. Si ces chiffres sont importants, les étudiants interrogés n'hésitent cependant pas à mettre en avant les obstacles réels et ressentis, 65% admettant ainsi penser que le fait d'avoir un emploi salarié est nettement moins risqué que de créer son entreprise. On observe ainsi une évolution dans les statistiques au fur et à mesure des études, puisque ce ne sont que 30% des jeunes diplômés qui souhaiterait toujours se lancer dans l'aventure entrepreneuriale, contre 43% qui préféreraient rejoindre une entreprise internationale. Enfin seulement 20% des étudiants pensent avoir accès aux fonds nécessaires, tout comme un peu moins de 20% d'entre eux suivent effectivement des cours d'entrepreneuriat.
L'Inde réparée
Certains obstacles se dressent effectivement devant le développement des startups par de jeunes étudiants, cependant, comme le rappelle Sanjeeva Shivesh, Président et Co-fondateur de l'ISEED, "Les étudiants indiens sont intelligents, pleins d'idée et prêts à faire le saut ver la création de leur propre entreprise. Ils 'nont pas peur de l'échec et ont des idées solides et innovantes." De fait seulement 25% des étudiants interrogés admettent des craintes envers un possible échec quand plus de la moitié d'entre eux pensent posséder déjà les compétences et connaissances nécessaires à la création de leur société. Comme l'énonce Sanjeeva Shivesh, "[les étudiants indiens] n'ont besoin que des fonds de départ et de l'accès à l'apprentissage des compétences nécessaires." Ce sont de cette façon déjà 12% des étudiants qui sont déjà entrepreneurs, malgré les manques de fonds, et comme le pointe le rapport, un manque crucial de mentors.