Sans forcément être un grand amateur du cinéma de Paul Greengrass, j’avais tout de même beaucoup aimé ses deux réalisations dans la saga Jason Bourne. J’étais donc relativement curieux de découvrir son nouveau film, surtout que j’en avais entendu beaucoup de bien et qu’il était emmené par Tom Hanks, un acteur que j’aime énormément. Et globalement, je dois dire que je n’ai vraiment pas été déçu par le résultat. Après une courte introduction visant à installer le personnage et poser les bases de l’histoire, le film démarre véritablement et ne faiblit quasiment jamais jusqu’à la fin. En effet, le récit est très prenant tout du long et il y a une véritable montée en puissance de la tension jusqu’au final en apothéose. Bien sûr, l’histoire n’évite pas un léger manque de rythme au milieu mais le film n’en pâtit jamais car le suspense reprend de plus belle pour le dernier acte. Et si le long-métrage captive autant, c’est certainement car la mise en scène nerveuse du réalisateur nous plonge au cœur même de cette prise d’otages. Ainsi, le confinement est parfaitement retranscrit à l’écran et l’action se révèle assez redoutable, grâce notamment à un montage heurté particulièrement efficace.
Qui plus est, à l’instar d’un Zero Dark Thirty, le film parvient également à rester relativement neutre dans son approche et à ne donc pas juger les protagonistes, quelles que soient les décisions qu’ils prennent. Du coup, le récit gagne en profondeur et suscite immédiatement une réflexion plutôt intéressante. Néanmoins, il faut reconnaître que si l’action est clairement au rendez-vous, l’aspect réflexif n’est pas assez poussé et ce que le film souhaite dénoncer est en définitive à peine effleuré. Quoi qu’il en soit, le film reste extrêmement captivant grâce à l’excellente partition livrée par Tom Hanks. Entre courage et fragilité, empathie et égoïsme, maîtrise et perdition, il apporte une complexité bienvenue au personnage de Richard Phillips, avec un naturel absolument déconcertant. L’émotion est palpable à bien des moments mais en particulier lors de la scène finale, où il m’a littéralement bluffé par sa justesse et sa vulnérabilité. Bien soutenu par un magnifique morceau de Henry Jackman (faisant d’ailleurs étrangement penser à Time de Hans Zimmer), l’acteur démontre dans cette séquence, si besoin en était, qu’il n’a vraiment rien perdu de son talent.En définitive, Capitaine Phillips se révèle donc un thriller dramatique particulièrement bon, emmené par un Tom Hanks impeccable et soutenu par une histoire absolument passionnante. Si on pourra toujours regretter un potentiel réflexif pas suffisamment exploité, le film n’en demeure pas moins d’une rare efficacité.