Parmi les signataires du manifeste, on retrouve, entre autres, Annie Chagnon d'Annie 50, Christiane Garant de Myco Anna, Anja Bakandika de Les mains folles, Laurie Lemieux de Cokluch et Suzanne Chabot, directrice générale du Centre des textiles contemporains de Montréal.Des impressions peu fondées? Des créateurs qui se plaignent le ventre plein? (Oh que non!)Loin de là! Le manifeste présente quelques faits fort intéressants (et tout aussi alarmants)...- Selon un sondage réalisé par Sensation Mode, seulement 3% des Québécois achèteraient des vêtements et accessoires de créateurs québécois.- Dans « Le vêtement et le textile au Québec », réalisé par Finance Québec, on indique que le prix des vêtements est demeuré relativement stable entre 1992 et 2002 et diminue depuis 2003, alors que les prix des autres biens et services ont augmenté de 1,9% depuis 1995. Les fabricants québécois de vêtements devraient continuer à perdre des parts de marché au Québec en raison de la hausse anticipée des importations.- Selon Anne Charland (À quatre épingles), avant 1998, l’industrie du textile au Québec embauchait 100 000 personnes. Aujourd’hui, ce chiffre est réduit de presque 75%.Les grandes lignes du manifeste soulignent le manque d’appui, de visibilité, d’éducation, de relève en production et de reconnaissance. Selon le document, ces facteurs sont les grands responsables de ces désolants constats.Des solutions pour contrer le problèmeOr, le manifeste ne souligne pas seulement quelques grandes lignes de faits désolants. Le plus grand défi discerné par les signataires du manifeste est d’augmenter les ressources en production et de doter les créateurs de main-d'œuvre qualifiée.
Selon les signataires, les médias, les magazines mode et les blogues ont le pouvoir de et doivent participer à l’essor de l’industrie locale de la mode, et ce, en décrivant cette dernière comme étant tendance, variée et accessible. Selon eux, il est également grand temps que les écoles et le gouvernement se lancent dans des campagnes de recrutement, en valorisant ces métiers.Le manifeste demande, entre autres, la formation d’une association qui, à l’image du Conseil de Presse, réglementerait le contenu des journaux et magazines et que 40% du contenu éditorial des magazines locaux soit consacré aux entreprises et à la valorisation des entrepreneurs locaux.Une soirée haute en couleurLe 13 novembre dernier, designers, médias et représentants de la mode se sont rassemblés à la boutique Petite Rebelle pour entendre le message des signataires.
Pour porter le message, Nadia Essadiqi, Ève Landry, Geneviève Jodoin, Cynthia Trudel, Claudine Prévost, Mélissa Laverge et Cynthia Wu ont porté les créations de designers locales lors de la soirée lancement du manifeste.
Claudine Prévost, Geneviève Jodoin et Cynthia Trudel
« Les créateurs et l’industrie du textile au Québec ont besoin d’aide gouvernementale, de publicité, de relève et surtout de valorisation. Nous devons, ensemble, démontrer qu’acheter local n’est ni une question de gros budget, ni une marque d’élitisme. Il s’agit simplement de reconnaissance envers des produits durables et de qualité, des produits qui auront un impact sur le Québec de demain », conclut le manifeste.Pour ajouter votre signature d'appui au manifeste, c'est ici. Josiane Xx
Josiane, collaboratrice du lundiÀ propos de l'auteur:
Josiane est journaliste. Elle a travaillé durant quelques années dans le domaine des Arts visuels (Elle a d'ailleurs rencontré Alexïs lors d’un vernissage dans le cadre d’une exposition à Bromont). Épicurienne de nature, elle se passionne pour la bonne bouffe, la déco et les découvertes culturelles. Leslundis, elle nous partagera ses trouvailles et «coups de coeur ». Suivez-la au quotidien sur Instagram et Twitter (sous @JosianeNoiseux) ou encore via Pinterest (Josiane Noiseux).