Les slogans étaient plus vastes que cela: "taxer le capital", "pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA", "Justice sociale et justice fiscale maintenant", "Le problème c’est le coût du capital, pas du travail", "Notre règle d’or, l’humain d’abord", "Fraudeurs et exilés fiscaux disent Bercy beaucoup", "Pour la finance, des couilles en or, pour le peuple, des nouilles encore".
Pour Jean-Luc Mélenchon, la France est "en 1788".
Qui veut jouer à Robespierre ? Mélenchon désigne une exaspération. Au-delà de ce simple constat, on cherche les points communs - hormis la rage, l'impatience, l'outrance parfois - entre les pigeons, les bonnets rouges (qui rassemblaient encore 15 ou 30.000 personnes la veille en Bretagne) et les manifestants de ce dimanche grisâtre à Paris.
En fin de manif, le Parti de Gauche s'indigna des estimations si basses, tout en publiant des photos pour prouver son bien-fondé: "Nous étions bien 100 000, ce 1er décembre, à marcher pour une révolution fiscale entre la place d’Italie et Bercy. N’en déplaise à Manuel Valls dont les services affirment n’avoir compté que 7 000 manifestants. Tout le monde a pu constater que la manifestation occupait les six voies de circulation du boulevard de l’Hôpital."
Oublions cette bataille, sans autre intérêt que de mesurer des forces. Et là, les écarts dépassaient les frontières du ridicule. On cherche à comprendre comment les services de l'intérieur ont pu se risquer à pareille bêtise.
Le discours de Mélenchon ne faisait dans aucune dentelle. Il attaque "la finance française et mondialisée, les 200 000 exilés fiscaux qui ont volé à la France 85 milliards d’euros, les actionnaires et leurs milliards de dividendes."Les mots d'ordre des autres participants étaient parfois différents. Lutte Ouvrière voulait incarner les salariés. Le PCF, par la voix de Pierre Laurent, réclamait une "remise à plat" de la fiscalité.
Ça tombait bien.
Ce lundi, les présidents des groupes communistes du Sénat et de l'Assemblée sont reçus à matignon par Jean-Marc Ayrault pour parler justement de la remise à plat du système fiscal...
Ça tombait bien.