Allait-on entrer dans ce Théâtre comme on "entre en religions", des religions de l'esprit où le chemin conduit vers "Un" ou "Des" Principes... la Beauté, la Vérité ?
Quelle Épiphanie fortuite et iconophile allez-vous enfanter ou nous laisser façonner ou pétrir dans le coeur de nos sensations ?
Le puzzle était bien en place. Les "curios" aussi ; extraordinaires !
Mais ce qui allait se jouer relevait plus d'un théâtre de la Cruauté qui nous manoeuvrait de l'intérieur, dans notre chair d'humain, manipulant raison et folie, lucidité et égarement.
Car à La Maison Rouge, il ne s'agit pas seulement d'un vaste cabinet de curiosités donné à voir mais de véritables cellules où les émotions les plus diverses nous assaillent, enfermés que nous sommes dans nos peurs, nos désirs, nos fantasmes, nous débattant s'il le fallait encore avec notre part rationnelle pour re-connaître ce que nous voyons là.
Qui entre donc en scène dans ce théâtre ? La beauté qui insinuerait en nous la nostalgie d'un quelconque ailleurs par ces installations savamment disposées ? Non, il n'y a que vous et moi, entre surprise et dessaisissement, mais mis en demeure d'être.
"... mon musée est aux antipodes des musées publics. Leur but est d'être des dépositaires de sagesse. Le mien est d'explorer le doute ? " (David Walsh in l'article ).
Le titre de cette note est emprunté à celui du merveilleux ouvrage d'Henri Maldiney.
Photo 1 : de l'auteure, novembre 2013
Photo 2 : Untitled 1991-2011, Jannis Kounellis, photo : Jean-Christophe Marmara.