Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) est une ancienne institution française. C’est
sous Louis XIII qu’est créé en 1635 le 'Jardin royal des plantes médicinales'. Dès le départ il a une double vocation
de conservation et de transmission. Les plantes cultivées sont conservées, utilisées et
étudiées. On y enseigne aussi la botanique, la chimie et l'anatomie aux futurs médecins et apothicaires. Les cours y sont donnés en français et non plus en latin. Il semble que ce soit une
première ! Ils sont accessibles au public, obtenant un succès important auprès de la population aussi bien au niveau national qu’international, concurrençant la prestigieuse Faculté de médecine parisienne elle aussi fonctionnant aujourd'hui
encore. Dès la fin du XVIIe siècle des collections de plantes sont constituées provenant de voyages lointains. Au XVIIIe l’histoire naturelle prend le pas sur la phytothérapie. Le nom de 'Jardin
du roi' lui est donné. Il s’agrandit. Les naturalistes les plus renommés le fréquentent.
Il est à nouveau réaménagé à la Révolution. La ménagerie est créée en 1793 et cette même
année il prend le nom de 'Muséum national d’histoire naturelle'. Au début du XIXe siècle l’étude animale acquiert plus d’importance. Les collections deviennent immenses. On construit une nouvelle
galerie dédiée à la minéralogie, puis de zoologie, avant une de paléontologie. Les
nombreuses expéditions, voyages et le rayonnement international de la France apportent une quantité d’éléments aux collections.
Le Muséum possède par exemple le plus grand et le plus ancien herbier du monde. Ces quatre dernières
années des travaux ont été entrepris afin de rénover la Galerie de Botanique et son Herbier national dans le cadre d’un vaste cycle de grands chantiers entrepris par le MNHN. Comme l’écrit son
directeur général,
M. Thomas Grenon : « … grâce à la mobilisation des équipes, ce ne
sont pas moins de 8 millions de spécimens qui ont été réordonnés, classés. Le chantier
de numérisation, mis en œuvre sur près de 6 millions de planches, est le plus important au monde, constituant une base de données d’une richesse unique. Celle-ci bénéficie de l’apport d’un
programme de sciences participatives innovant, “les herbonautes”, associant avec succès néophytes, amateurs éclairés et scientifiques. Avec l’Herbier national, le Muséum se trouve donc à l’exacte articulation de ses missions : conserver, rechercher et
transmettre pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la biodiversité.
Il se dote ainsi d’un outil qui, outre un extraordinaire
aperçu de la diversité de la flore mondiale, se trouve au cœur même de la recherche contemporaine, à l’intersection de multiples disciplines : de la systématique à la médecine, et jusqu’aux
cosmétiques, les applications seront nombreuses, variées – et parfois très concrètes !... Alors que le protocole de Nagoya menace d’entraver la circulation des plantes, la nouvelle impulsion que
le Muséum donne aujourd’hui à l’Herbier national illustre une nouvelle fois le génie d’une institution qui unit passé, présent et avenir dans une alchimie unique, se vouant à préserver et
enrichir des collections pluriséculaires pour prendre toute sa place dans les débats les plus contemporains. »
Photographie 1 : Algues rouges, nombreuses dans les régions tropicales. © 2010 Carlos Munoz
Yague/Look At Sciences.
Photographie 2 : Séance de tri et de sélection d’herbiers anciens, afin de choisir leurs
nouvelles destinations après la rénovation © 2011 Carlos Munoz Yague / Look At sciences.
Photographie 3 : Trésors de la bibliothèque de botanique. © 2011 Carlos Munoz Yague / Look At
sciences.
Photographie 4 : Musa haekkinenii (bananier). © Agathe haevermans - UMR 7205 MNHN /
CNRS.
Photographie 5 : Spécimen. © Look At sciences.