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Les Rencontres d’après minuit, de Yann Gonzalez

Par La Nuit Du Blogueur @NuitduBlogueur

Note : 3/5

Vous avez peut-être compris qu’à La Nuit du Blogueur on aime le cinéma français. On aime les incontournables classiques qui ont construit notre histoire, et on aime les films contemporains qui ferment le clapet des mauvaises langues. Les Rencontres d’après minuit est de la deuxième catégorie. Merci aux cinéastes actuels qui réinventent perpétuellement le cinéma et renforcent toujours le fleuron de notre exception culturelle ! Merci Yann Gonzalez d’oser une mise en scène originale et moderne. Son film est très ancré dans cette nouvelle génération de cinéastes cools à l’esthétique marquée, proches des comédiens et des artistes contemporains. Dans ce groupe non conventionnel je place Valérie Donzelli (Main dans la main, La guerre est déclarée), Guillaume Brac (Un Monde sans femmes), Justine Triet (La Bataille de Solférino), Antonin Peretjatko (La Fille du 14 Juillet), Mickael Buch (Let My People Go !) et Yann Gonzalez ; une poignée de jeunes réalisateurs et réalisatrices dont les premiers films fraîchement présentés au cinéma enchantent le public et la critique. 

Ici la première scène nous plonge directement dans l’ambiance du récit à la limite de la fantaisie : un univers colorimétrique bleu et noir, une architecture imposante, des personnages décalés et la BO enivrante de M83. Bienvenue dans l’univers bizarre et excitant de Gonzalez.

Comme toujours après minuit, Ali, Matthias et Udo attendent de recevoir leurs invités. Apprêtés avec élégance, ils espèrent pourtant quitter leurs vêtements rapidement car ses rencontres sont à but sexuel. Cependant, le mélange des invités de cette nuit provoque davantage de péripéties et plutôt que de céder immédiatement à leurs pulsions physiques, les sept partenaires dévoilent leurs personnalités et travers. Cette fois-ci, plus que du sexe, ils auront partagé une part de leur humanité. 

Crédit Photos : Sedna Films

Crédit Photos : Sedna Films

Sans grande surprise, la réussite du film est dûe (en partie) au jeu des comédiens : Kate Moran, Niels Schneider, Nicolas Maury, Eric Cantona, Fabienne Babe, Julie Bremond et Alain Fabien Delon. Les protagonistes sont liés par leurs différences et le groupe fonctionne ainsi. 

Nicolas Maury joue un Udo mystique et extravagant dont la justesse du personnage tient à un poil près. Bien que n’étant pas le rôle principal c’est néanmoins le plus marquant et certainement le plus complexe, ce qui nous conforte dans l’appréciation de ce comédien repéré par votre rédactrice dans  Let My People Go ! de Michael Buch. 

On remarque également la participation d’Eric Cantona dont les apparitions au cinéma sont toujours très appréciées. Sa filmographie laisse transparaître beaucoup d’amusement et d’audace dans les rôles qu’il choisit et celui-ci ne manque pas à la règle. 

Une note aussi pour Alain Fabien Delon qui débute au cinéma en prenant bien soin de ne pas suivre les traces laissées par son père. On ne l’attendait pas dans ce type de film et la surprise est ravissante. Un rôle tenu avec fidélité qui nous donne envie de le suivre. 

Malheureusement, il faut toujours un « mais », même dans les plus belles histoires. Pour Les Rencontres d’après minuit il provient du scénario. Le récit appuie trop sur l’effet de fantaisie mystique et complique les événements plus que nécessaire. À vouloir respecter un temps d’attention équivalent pour (presque) chaque personnage il trace plus de pistes qu’on ne peut en suivre. Certaines tombent ainsi dans une psychanalyse facile et de surcroît décevante. Si ces éléments étaient justifiés à l’étape du scénario, la qualité de la lumière, du décor et de l’univers sonore et musical les ont rendu superflus. 

Crédit Photos : Sedna Films

Crédit Photos : Sedna Films

On retiendra des Rencontres d’après minuit une véritable invitation à la découverte du monde de la Nuit et des secrets qu’il regorge. Le film est ainsi semblable à la nuit : profond, mystérieux, multiple, séduisant et excitant…

Marianne Knecht 

Sortie cinéma le 13 Novembre 2013. 


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