Run and Bike de Palaiseau, 24 novembre 2013.
Avec 14 équipes de l’EPPG, le Run & Bike de Palaiseau promettait une lutte au couteau, acharnée, en intraclub pas de pitié, de la douleur et du sang bref un truc épique qui reste dans les annales !
Tout avait bien commencé ce week end là, dans l’équipe Next Gen’ on s’était chargé grave en produits dopants, chacun ses petites recettes de veille de course : Pierre carburait aux confits de canard (sûrement mis en boîte par sa tata Maïté) et moi j’avais remis sur pied rien de moins que la french connexion suisse pour m’approvisionner en fromage à raclette de derrière les fagots ! C’est vous dire si le dimanche matin on avait les crocs prêts à jouer la gagne !
Bon c’était ma première fois, non pas la raclette, le Run and Bike, j’avais essayé de lire le règlement pour voir s’il fallait rester toujours au contact de son équipier, comment se passait le départ et l’arrivée… Mon esprit imbibé de vin savoyard n’y a rien compris, tant pis qui vivra verra !
Dimanche matin, 6h45 Paris s’éveille, la chouette hulule, le parquet grince (j’aime paraphraser les grands auteurs), mais quoi que me souffle t’on dans l’oreille, t’en es au 4ème paragraphe et le récit de la course est encore loin de son entame, j’ai perdu la moitié des lecteurs (je ne perdrai pas que ça ce jour là sans vouloir déflorer, qui ça ? Mais l’intrigue voyons, petit coquin à l’esprit mal tourné que tu es).
Bref, façon de parler, nous nous vîmes partir à 4 équipes et par un prompt renfort nous arrivâmes à Palaiseau à 28 compétiteurs. Petite digression, le voyage, je vous conseille Hugues airways, un must, de la place pour les jambes, de l’inflight entertainment en veux tu en voilà et cherry on the cake, le thé servi à la tasse à chaque siège !
Sur place on a perdu quelques degrés par rapport à Paris, comme toujours je me tâte pour savoir comment m’habiller, combien de couches… Je m’aperçois que l’objet oublié du jour était ma Garmin, donc pas possible de caler l’allure, ni de savoir la distance restant à parcourir, dommage !
A défaut de la météo, c’est l’ambiance qui est chaleureuse, tout le monde est heureux de débuter la saison de Run and Bike. Perso vu de mon œil de débutant, l’organisation est pas très claire, comment se passe le départ, les relais, pas d’info, le briefing, c’est un gars qui parle dans un cône !
Mais c’est là que je découvre avec bonheur l’acquisition de Pierre sous la forme d’un VTT de collection ! Mais pas de n’importe quelle collection, une collection de timbre à coup sûr, car un facteur de Pantin a dû être dévalisé de sa monture il y a une quinzaine d’année en faisant sa tournée. Il est beau, il est jaune, il rutile, il a The couleur qu’un vélo digne de ce nom doit avoir depuis que le tour de France a porté le maillot jaune à l’honneur.
Un petit échauffement plus tard, on va se parquer le long d’une route forestière pour attendre nos coureurs partant 500m avant, un arbitre à la bonne idée de faire lever les bras de tout le monde alors qu’on doit tenir le vélo entre les jambes, je suppute qu’il avait du parier une tournée la veille au café du commerce de Palaiseau (excellente adresse d’ailleurs) qu’il donnerait l’air con à une centaine de sportif
Sur ce le 1er compétiteur arrive, il galope, le bougre, il a une sacré longueur d’avance, pour lui le relais se passe bien, pour les autres ça va être plus bordélique, tout le monde hèle son équipier, ça se balance les vélos, se marche sur les pieds… Ca commence à ressembler à du tri leur histoire, on dirait un départ natation. Pas le temps de cogiter, je m’élance à mon tour, à froid, l’échauffement est loin. C’est parti et j’aime mieux vous dire que quand je pars c’est vite, d’ailleurs je cravache tellement que je me retrouve derrière PYT, Yann 1 et 2, Othmane. La crème quoi !
Je trouve ça plutôt bon signe, j’étais pas parti pour briller, être sur la même allure me laisse à penser que je dois être plutôt sur la fourchette haute de mes capacités. Pierre assure, il se la joue cador et m’impose son tempo, j’ai l’impression que mon cœur va exploser c’est cool ! La foire d’empoigne continue sur un bon tour, on se double comme on peut, le sentier est étroit, boueux, mais notre motivation grosse. Quelques passages sont un peu technique, mon manque de pratique en VTT se fait sentir, mais je fais contre mauvaise fortune bon cœur, même si sur le coup je vois pas très bien ce que ça vient faire dans le potage.
Je me crame gentiment depuis quelques centaines de mètres quand je commence à me dire que là, même sans Garmin, même moins lucide, le cerveau plus du tout oxygéné, là quand même ça fait un moment que je cours, il est où le vélo, il est où Pierre ? Dans le doute je continue, je me dis souvent qu’est ce qu’un gars plus intelligent ferait à ma place ? Pas courir droit devant, non, pourtant je le fais jusqu’à apercevoir Pierre, bien sûr lui aussi à pied, je lui crie avec le souffle qu’il me reste et j’y retourne. Et là c’est un peu le moral dans les chaussettes que j’entame le retour en arrière, heureusement ça fait plaisir tous les concurrents croisés m’encouragent du genre « eh coco, c’est dans l’autre sens la course », heureusement je croise un bon nombre d’équipes de l’EPPG qui aurait pu se moquer de moi, mais l’ont pas trop fait, à bout de souffle eux aussi et à fond dans leur course. Finalement je retrouve le vélo couché dans les herbes auxquelles Pierre l’avait confié, faut croire que la course à pied me fait le même effet que l’alcool , pas la désinhibition, non, mais le rétrécissement du champ de vision qui m’avait fait rater le vélo 800m avant de faire demi-tour. D’aucuns diront, c’est quand même long 800m de rab’ avant de s’apercevoir que tu l’avais oublié ton VTT, à ceux là je répondrai avec la virulence et la truculence qui me caractérisent : c’est pas faux !
La 2ème partie de course est moins dans le dur, forcément l’objectif de coller le mieux possible aux meilleurs du groupe est à l’eau, reste à remonter un peu la file des participants, de relancer la machine, on le fait tant bien que mal, complètement à plat j’impose un dernier long relais à Pierre avant d’apercevoir l’arrivée ! Je bredouille quelques excuses à Pierre, qui les accepte volontiers avec toute la bienveillance qu’on lui connaît puis je file me faire un peu moquer au ravito !
On sera pas les seuls à avoir manqué de la chance qui nous a privé d’un podium à notre portée (ou presque, bon OK pas du tout, on peut rêver), même Solène chaude, bouillante pour la gagne à rater le départ !
Malgré tout j’y ai bien pris du plaisir sur ce 1er Run and Bike. La preuve on reprend les mêmes et on recommence à Franconville mi-décembre !