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Un dimanche pas vraiment comme les autres...

Par Eric Bernardin

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Notre bande de joyeux épicuriens s'est réunie une nouvelle fois dimanche dernier, en reprenant une formule que nous avions quelque peu abandonnée : chacun apporte un vin et un plat. Comme cela, tout le monde participe sans avoir trop de travail. Il faut bien sûr décider à l'avance qui fait quoi, car sinon, on pourrait se retrouver avec quatre viandes ou quatre desserts ;-)

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Patrick était chargé de l'entrée : il nous a chassés de la cuisine pour que l'on ne voie ses assiettes qu'une fois dressées : il a bien eu raison. Le choc était plus grand. On pourrait appeler ça un "chaud-froid de Saint-Jacques" puisque la noix centrale est chaude, alors que les lamelles sont crues. En dessous, une purée carotte-mangue car Patrick pensait que cette aromatique conviendrait bien au vin. Et il a encore eu raison (itou pour les noisettes grillées qui répondaient parfaitement au breuvage) ! 

 

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Le breuvage, parlons-en. Comme tous les vins, nous l'avons d'abord dégusté à l'aveugle, histoire d'être le moins influencé possible. Sa robe est d'un joli doré. Le nez évoque pêle-mêle la pomme au four, le coing, la mangue et la noisette grillée (en fait, ça, c'est l'élevage en barrique, apprendrai-je plus tard). La bouche réussit à être parfaitement tendue tout en offrant une matière bien mûre, au fruit intense (mangue, surtout). La finale très légèrement douce persiste sur les notes fruitées, avec une fine mâche. C'est vraiment très bon, et l'accord avec le plat est parfait ! Ca commence bien ;-) C'était donc un Vouvray demi-sec 2009 d'un tout jeune domaine créé par Tanguy Perrault et Anne-Cécile Jadaud (moins de 10 € à la propriété. Dingue, non ?...)

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Bon, là, c'est super, je me vais la jouer fainéante : vous trouverez la recette de ce délicieux paleron de veau confit  au comté ICI.   Non, ce n'est pas moi qui l'ai fait, mais notre hôte du jour, Olivier. Parfois, je trouve le veau un peu fade, mais préparé ainsi, il est vraiment goûteux ! Spontanément, j'aurais plutôt pensé à un blanc du jura pour l'accompagner. Olivier a fait le choix d'un rouge, et finalement, il a bien fait, car l'accord était là aussi une grande réussite. Comme quoi...

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Le vin présentait une couleur pourpre sombre. Le nez exprime d'abord des notes balsamiques et de fruits noirs, un peu à l'italienne, dégageant beaucoup de fraîcheur. Avec l'aération, il va basculer sur la framboise et le poivre blanc, m'évoquant une Syrah rhodanienne. La bouche est droite et fraîche, avec une matière dense et veloutée, un fruit expressif et une p... de gourmandise, le plat l'intensifiant encore plus ! Cette fraîcheur se maintient en finale, mariée aux épices. Un régal ! À ma grande surprise, c'est un Beaujolais ! Je ne l'aurais jamais placé là : Morgon Corcelette 2010 de Daniel Bouland (moins de 10 € à la propriété. Dingue, non ?...)

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Stéphane était de fromage, car il n'avait pas trop de temps pour faire la cuisine. Mais vu les fromages qu'il a amenés, on ne le regrette pas. Au premier plan, ça ne se voit pas comme ça, mais c'est un Brillat-Savarin. Le genre de fromage qu'il suffit de regarder pour prendre un kilo. Les autres, je ne sais plus leurs noms (les gars, aidez-moi !) mais ils étaient sacrément bons !

 

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Le vin qui les accompagnait était d'un doré intense, amplifié encore par la carafe. Le nez était énergique, sur le lemon curd, le miel et  le caillou mouillé. La bouche était vive, puissante, énergique, avec une matière dense et riche. La finale vous achevait d'une grosse claque, avec cette sensation tannique que j'ai trouvée sur quelques Corton-Charlemagne. On s'attend à du "lourd" : eh bien, pas du tout. C'est le "petit vin" de Damien Laureau (12-14 €). Je n'ose imaginer le "grand" (le Bel Ouvrage) dans le même millésime 2009.

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C'est là que j'intervenais avec le dessert. La recette est déjà publiée ICI. Quant au vin servi, un Cream PX de Toro Albala, j'en parle assez longuement . Là aussi, l'accord était vraiment superbe, d'autant que l'acidité du vin faisait que l'on sentait très peu les sucres résiduels. Donc pas cette sensation sucre sur sucre, assez désagréable en fin de repas. Ce vin irait très bien aussi avec un Tiramisu, je pense. Ou en digestif avec un cigare, pour ceux qui osent encore fumer...

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