Pour l'affiche... ou pour voir
You’re a rock n roll suicide
Bowie
*
Oui, c'est énorme.
Mais je t'en fais quand tu veux des trucs genre
je – seul – l'arbre dans la cour
pleure
et la pluie d'automne
chevauche
le sourire qui ne reviendra pas
sauf
et la terre - ses rocs et rivières
chaleur au tréfonds
épanchent
des joies inconnues
Des kilomètres j'en fais des comme ça. hop hop hop
Moi, le 13/10/2013 à 16h02 sur FB,
au cours d’une conversation ironique sur la poésie
*
Regarde, ça m’a pris moins d’1 minute, ça ne veut rien dire donc c’est de la poésie
Moi, le 13/10/2013 à 16h03 sur FB,
même conversation
On a beau savoir, se répéter les choses, on n’est jamais si loin de lâcher, laisser tomber.
On voudrait tout, ne jamais se rendre et n’être pas un forcené, attaquer le monde et ne pas s’y faire d’ennemis, faire tout à fond et puis avoir le temps…
J’ai vu beaucoup d’aventuriers vite devenir fonctionnaires. Ce qui n’est en rien honteux, mais simplement malhonnête quand ils continuent de poser au ruffian. Ça accélère même parfois leurs carrières de serviteurs du néant.
Voilà, c’était la brève intro rigolote aux pauvres notes de travail ci-dessous (je suppose par convention que ça peut intéresser des gens, mais j’ai de grands doutes) – dont le final est tout à fait en lien avec la première phrase.
***
Il y a presque un an que j’écris ce Fatras, que je le découvre en l’écrivant ; et depuis peu, il devient deux projets, deux projets conjoints et distincts.
Je me suis aperçu il y a quelques mois que la plupart des choses écrites dans ce Fatras ne sont pas publiables – au sens de possibles à rendre publiques, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Pour des raisons variées, d’ailleurs.
Seule la laisse XIII – une petite centaine de vers sur les quatre mille quatre cents actuellement écrits – a été jouée à ce jour, et c’est la seule aussi qui soit intégralement publiable – elle devrait bientôt l’être, d’ailleurs.
Je dois écrire ces jours-ci, et les mois qui viennent, quelques laisses destinées à la publication, en premier lieu orale. (Je suis un garçon capable de ne pas faire exprès de monter un spectacle – les choses s’enchaînent, les phrases qu’on dit aussi, et on se retrouve, sans vraiment de texte, à déjà répéter, seul.)
Travailler donc à la partie émergée de l’iceberg.
C’est une sorte d’alibi. De justification sociale, aussi.
Il y a sans doute quelque chose de faux, de « triché par avance » dans une telle démarche. Je m’y soumets, de bon cœur. Du moins dans l’idée… Parce qu’ensuite, il faut le faire et c’est une autre paire de manches : Abdiquer une liberté qu’on vient juste, non sans peine ni sacrifice, de conquérir. Et se dire que c’est pour la préserver peut-il n’être pas un mensonge ?
Mais enfin c’est le jeu et ce faux-là me plaît assez.
Il y aura donc dans ce Fatras des choses visibles et des choses invisibles, des choses secrètes et quelques-unes publiques. Les secondes témoigneront des premières, certes – mais elles devront témoigner contre et ce n’est pas si simple.
8 XI 2013
(Et maintenant je sèche.)
8 XI 2013
Je ne vais pas faire ça, je ne vais pas faire ce qui est écrit au-dessus. Je l’avais vaguement compris en l’écrivant – surtout les deux phrases plus haut présentées en caractères romains dans le texte en italiques. Je jouais au malin, c’est tout, et un peu malgré moi.
Il n’y a pas deux projets, il n’y en a qu’un seul et ce n’est pas un projet.
Depuis, j’ai commencé la laisse XVIII, et ne me soucie aucunement de savoir si c’est recevable.
Ce Fatras continuera de s’écrire comme il s’écrit depuis presque un an : avec ce qui vient, tout ce qui vient, en secret, sans goût pour la provocation ni censure, et avec une seule règle formelle : l’alexandrin – et peut-être le décasyllabe, parfois, on verra.
Et s’il faut vraiment rendre publiques des choses, eh bien, je ferai un montage, des montages, plein de montages et des montages de montages, je prendrai ce qui est publiable dans ce qui ne l’est pas, je me citerai moi-même hors contexte, mais je ne parlerai pas, je n’écrirai pas la langue de la censure, puisqu’aujourd’hui la censure est devenue positive : elle écrit, elle publie, elle envahit le champ de ce qui s’écrit, de ce qui se publie ; et, contrairement à son ancienne forme négative, ne veut rien laisser hors d’elle-même.
Le résultat final, dire en public, ou donner à lire, pourra sembler fort proche, je veux bien, mais juste sembler. Le principe est très différent. Il est posthume.
17 XI 2013
Je me marre.
1 XII 2013
Pour l'affiche... ou pour voir
You’re a rock n roll suicide
Bowie
*
Oui, c'est énorme.
Mais je t'en fais quand tu veux des trucs genre
je – seul – l'arbre dans la cour
pleure
et la pluie d'automne
chevauche
le sourire qui ne reviendra pas
sauf
et la terre - ses rocs et rivières
chaleur au tréfonds
épanchent
des joies inconnues
Des kilomètres j'en fais des comme ça. hop hop hop
Moi, le 13/10/2013 à 16h02 sur FB,
au cours d’une conversation ironique sur la poésie
*
Regarde, ça m’a pris moins d’1 minute, ça ne veut rien dire donc c’est de la poésie
Moi, le 13/10/2013 à 16h03 sur FB,
même conversation
On a beau savoir, se répéter les choses, on n’est jamais si loin de lâcher, laisser tomber.
On voudrait tout, ne jamais se rendre et n’être pas un forcené, attaquer le monde et ne pas s’y faire d’ennemis, faire tout à fond et puis avoir le temps…
J’ai vu beaucoup d’aventuriers vite devenir fonctionnaires. Ce qui n’est en rien honteux, mais simplement malhonnête quand ils continuent de poser au ruffian. Ça accélère même parfois leurs carrières de serviteurs du néant.
Voilà, c’était la brève intro rigolote aux pauvres notes de travail ci-dessous (je suppose par convention que ça peut intéresser des gens, mais j’ai de grands doutes) – dont le final est tout à fait en lien avec la première phrase.
***
Il y a presque un an que j’écris ce Fatras, que je le découvre en l’écrivant ; et depuis peu, il devient deux projets, deux projets conjoints et distincts.
Je me suis aperçu il y a quelques mois que la plupart des choses écrites dans ce Fatras ne sont pas publiables – au sens de possibles à rendre publiques, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Pour des raisons variées, d’ailleurs.
Seule la laisse XIII – une petite centaine de vers sur les quatre mille quatre cents actuellement écrits – a été jouée à ce jour, et c’est la seule aussi qui soit intégralement publiable – elle devrait bientôt l’être, d’ailleurs.
Je dois écrire ces jours-ci, et les mois qui viennent, quelques laisses destinées à la publication, en premier lieu orale. (Je suis un garçon capable de ne pas faire exprès de monter un spectacle – les choses s’enchaînent, les phrases qu’on dit aussi, et on se retrouve, sans vraiment de texte, à déjà répéter, seul.)
Travailler donc à la partie émergée de l’iceberg.
C’est une sorte d’alibi. De justification sociale, aussi.
Il y a sans doute quelque chose de faux, de « triché par avance » dans une telle démarche. Je m’y soumets, de bon cœur. Du moins dans l’idée… Parce qu’ensuite, il faut le faire et c’est une autre paire de manches : Abdiquer une liberté qu’on vient juste, non sans peine ni sacrifice, de conquérir. Et se dire que c’est pour la préserver peut-il n’être pas un mensonge ?
Mais enfin c’est le jeu et ce faux-là me plaît assez.
Il y aura donc dans ce Fatras des choses visibles et des choses invisibles, des choses secrètes et quelques-unes publiques. Les secondes témoigneront des premières, certes – mais elles devront témoigner contre et ce n’est pas si simple.
8 XI 2013
(Et maintenant je sèche.)
8 XI 2013
Je ne vais pas faire ça, je ne vais pas faire ce qui est écrit au-dessus. Je l’avais vaguement compris en l’écrivant – surtout les deux phrases plus haut présentées en caractères romains dans le texte en italiques. Je jouais au malin, c’est tout, et un peu malgré moi.
Il n’y a pas deux projets, il n’y en a qu’un seul et ce n’est pas un projet.
Depuis, j’ai commencé la laisse XVIII, et ne me soucie aucunement de savoir si c’est recevable.
Ce Fatras continuera de s’écrire comme il s’écrit depuis presque un an : avec ce qui vient, tout ce qui vient, en secret, sans goût pour la provocation ni censure, et avec une seule règle formelle : l’alexandrin – et peut-être le décasyllabe, parfois, on verra.
Et s’il faut vraiment rendre publiques des choses, eh bien, je ferai un montage, des montages, plein de montages et des montages de montages, je prendrai ce qui est publiable dans ce qui ne l’est pas, je me citerai moi-même hors contexte, mais je ne parlerai pas, je n’écrirai pas la langue de la censure, puisqu’aujourd’hui la censure est devenue positive : elle écrit, elle publie, elle envahit le champ de ce qui s’écrit, de ce qui se publie ; et, contrairement à son ancienne forme négative, ne veut rien laisser hors d’elle-même.
Le résultat final, dire en public, ou donner à lire, pourra sembler fort proche, je veux bien, mais juste sembler. Le principe est très différent. Il est posthume.
17 XI 2013
Je me marre.
1 XII 2013