Autumn Falls ( quatrième du nom) bat son plein, le Festival organisé par Tout Partout continue jusqu'au 6 décembre, avec encore quelques affiches alléchantes ( Kurt Vile - Ty Segall - Girls Against Boys - Wooden Shjips...).
Ce 29 novembre, en collaboration avec Buzz on your Lips, au DNA, le grand retour de Senser!
Senser, une vie mouvementée, naissance à Londres en 1989 , leur crossover/ Rap Rock ( ein Mischung aus Hardrock, Hip-Hop mit Psychedelia- und Electronica-Einflüssen..) attire l'attention de Ultimate Records, deux albums ( Stacked Up et Asylum), mais en 1999, le split!
2004, retour en formation originale du collectif anglais et sortie de 'Schematic' , suivi par deux autres plaques, la dernière toute fraîche 'To the Capsules'.
Il aura fallu patienter pour les revoir sur une scène tricolore, c'est chose faite, il a fait chaud au DNA!
Le petit et hargneux, Heitham Al sayed (Vocals)- la grande et envoûtante Erika Imma Footman (Vocals) - les posés, James Barrett (Bass) et Nick Michaelson (Guitar) - le cadavérique, mais ô combien efficace, Andy Clinton (Decks) et le fougueux Johnny Morgan (Drums) ont donné le meilleur d'eux -mêmes pendant 70 minutes, transformant l'antre punk en bain turc étouffant.
'Devoid', drumming carré, effets électroniques capricieux, basse et guitare, tendance métal épais, en mouvement, une pulsation magnétique addictive avant l'arrivée du duo de chanteurs scandant leur message pour te rendre fou.
C'est parti comme il y a plus de 20 ans, t'entends les voisins suggérer Faith No More, Rage Against, bien sûr, les
Enchaînement immédiat, encore plus écrasant, 'Resistance Now', avec quelques harangues en français.
Premiers signes d'agitation frontstage, un grizzly bedonnant envoie un coup de coude dans le torse de son voisin, une jolie nana à tes côtés parvient de peu à éviter un impact à hauteur du buste, ambiance!
Scratch 'n rap , 'Switch', puis 'States of Mind' et ses vocalises arabisantes, Heitham en sourdine balance quelques bribes de 'No, no, no' de Dawn Penn mais une brusque accélération transforme le gentil paysage en champ de bataille, style The Prodigy.
Wim, photographe au front, prend tous les risques pour capter les échanges de coups de feu.
Pas d'accalmie pendant 'Alpha Omega' ( un solo de guitare pas idiot) et 'Time Travel Scratch', la puissance de jeu du métronome Johnny Morgan est phénoménale.
Quelques vannes en français pour calmer un torse nu, sérieusement ébranlé du cerveau, un effet larsen pointu, voici 'No Comply', garez-vous, les blindés sont de sortie, faut calmer les émeutiers!
Une déferlante houleuse, le drapeau rouge est hissé au mât.
Une voix émerge des vagues: enlève ton marcel!
Réaction, si tu jettes quelques pièces, ivrogne!
Assez ri, 'So refined', de la dentelle métallique, puis le single 'Witch Village'.
Un bonjour de Salem!
Thrash et punk, 'Break the order', tous sur les barricades!
C'est '2,3, Clear' , Imma en transe, sale morceau, explosif en diable!
Temps mort, séance Jean le Baptiste bénit le païen converti, puis le hit du début, 'Age of Panic' repris par les enfants de choeur.
Listen, on vous balance les rappels sans quitter la scène, inutile de fendre la foule, sur fond electro, l'épique 'Let there be war' et, en final, l'obligatoire 'Eject'.
70' de rage et de sueur, Senser a toujours la pêche!
Photos: JP DANIELS - photo Andy : Michel