Journée mondiale contre le SIDA: Parce que chaque personne compte – UNAIDS

Prévention de la transmission mère-enfant encore insuffisante, « vieillissement » de l’épidémie de VIH et persistance de l’infection dans les groupes à risque élevé, malgré des progrès certains dans la plupart des régions du monde, l’ONUSIDA alerte, en cette Journée mondiale contre le SIDA sur la hausse inquiétante des nouvelles infections constatée en Europe de l’Est, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. « Chaque personne compte « , a rappelé son directeur exécutif, Michel Sidibé, «  …nous devons nous assurer que les services de prise en charge du VIH soient accessibles à toutes les personnes qui en ont besoin  ».

En 2012, on estime à 35,3 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, à 2,3 millions, le nombre annuel de nouvelles infections et à 1,6 million, le nombre de décès liés au sida. Ces chiffres impressionnants marquent néanmoins et globalement une réduction des nouvelles infections, de 33 % depuis 2001 chez les adultes et de 52 % chez les enfants, depuis 2001. Les décès liés au sida ont également diminué de 30 % depuis 2005 grâce à l’accès élargi aux traitements antirétroviraux (TARV). Cependant ces progrès sont très inégaux selon les différentes régions du monde.

Le Programme des Nations Unies fait en effet état en effet d’une hausse de 13% des nouvelles infections dans certaines régions du monde, avec même un doublement depuis 2001 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans de nombreux cas, c’est l’accès insuffisant aux services de prise en charge de l’infection à VIH qui est en cause. Ce sont les groupes de population spécialement à risque, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les usagers de drogues, les transsexuels et les travailleurs du sexe qui ont le moins accès aux services de soins.

En cause donc, l’insuffisance d’initiatives ciblées sur les groupes à haut risque avec un financement des mesures de prévention du VIH pour les HSH très limité en Asie de l’Est, au Moyen-Orient et Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. 10 pays dans lesquels la prévalence du VIH parmi les usagers de drogues dépasse les 10%, consacrent moins de 5% des dépenses liées au VIH sur les programmes de réduction des risques. L’Europe de l’Est accuse particulièrement le coup avec une prévalence de 21% chez les usagers de drogues injectables.

Quant aux programmes de prévention pour les travailleurs du sexe ils sont les parents pauvres de la prévention du VIH à l’échelle mondiale.

Les enfants toujours laissés pour compte dans les stratégies anti-VIH: Dans certains pays, seuls 3 enfants sur 10 ont accès au traitement contre le VIH. En 2012, seuls 647.000 enfants de moins de 15 ans recevaient un traitement antirétroviral –sur la base des directives de l’OMS- soit une couverture de 34% pour les enfants, située à la moitié de la couverture pour les adultes (64 %). La prévention de la transmission mère-enfant, en dépit des campagnes de sensibilisation, reste toujours une urgence, avec un besoin énorme de meilleurs outils de diagnostic et de médicaments adaptés aux enfants. 3 pays rapportent ainsi une couverture médicamenteuse de moins de 5% chez leurs enfants, il s’agit du Tchad, de la République démocratique du Congo et du Malawi.

3,6 millions de personnes âgées de 50 ans et plus vivent aujourd’hui avec le VIH : Le nombre croissant de personnes âgées de 50 ans et plus vivant avec le VIH devient une tendance marquante, non seulement en raison du succès des traitements mais aussi parce que ces générations adoptent de plus en plus des comportements à risque également trouvé chez les jeunes.

Au-delà de ces cibles à risque croissant, persistantes ou émergentes, il y a la nécessité d’étendre aujourd’hui la thérapie antirétrovirale à la prévention du VIH. Une nouvelle stratégie qui implique l’augmentation du nombre de personnes à traiter de plus de 10 millions.

Source: UNAIDS UNAIDS report on the global AIDS epidemic 2013