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Batman saga 19 : la conclusion du deuil de la famille
Publié le 01 décembre 2013 par Universcomics @JosemanietteLe Deuil de la famille prend fin ce mois-ci, sur les pages de Batman Saga 19. Nous en étions resté en pleine tragédie. Cette fois, comment Batman pourrait bien se sortir des griffes du Joker (en fait, les plus ingénus pourraient même croire qu'il est mort, mais vous le comprenez aisément, c'est assez improbable) alors qu'il est totalement à sa merci, lui, mais aussi tous ses alliés, ses amis, sa petite famille? Le discours de fond est aussi psychologique que pathologique. Il existerait une forme d'amour, un lien morbide, entre le Dark Knight et le Joker. Les side-kick, les Robin, se seraient que des poids, des entraves affectives, qui empêchent Bruce Wayne de devenir le justicier implacable et impitoyable qu'il devrait être. Et donc, de tuer son ennemi de toujours, ce clown triste paradoxalement toujours en pleine crise de fou rire mortel. L'union de ces deux-là ne peut se faire que dans une étreinte fatale. En attendant, le Joker maintient la pression, en prétendant être entré en possession d'un calepin sur lequel Wayne aurait consigné tous ses petits secrets, et avoir déjà pénétré dans la Batcave. C'est fort plausible puisqu'il parait connaître l'identité des héros sous les masques de Gotham, de Nightwing à Red Robin, de Batgirl à Red Hood. Du coup, pour la dernière fois, l'ordre des titres publiés est quelque peu modifié, et nous avons droit à des séries d'habitudes inédites (comme Red hood & the outlaws ou Teen Titans) afin de suivre l'évolution de ce crossover.
Hélas, mille fois hélas, la conclusion m'a laissé un arrière goût d'inachevé. Je veux dire, avec une situation aussi tragique, un Joker aussi cinglé, on pouvait s'attendre à ce que le bodycount soit salé, à ce que des héros de premier ordre quittent la scène en mauvaise posture. A la rigueur la majordome Alfred, lui aussi tombé sous la coupe du Clown. Je ne veux pas vous gâcher la surprise, vous spoiler l'épilogue, mais personne ne meurt, comme vous l'aurez deviné en regardant les sommaires des prochains Batman Saga. On prend les mêmes et on recommence. Alors oui, la confiance entre les membres de la Bat-Family n'est plus ce qu'elle était, oui Bruce a voulu se la jouer en solitaire et il a perdu de son prestige, oui le Joker a encore perdu et semble parti pour de bon, mais qui peut y croire, quand on connaît le potentiel commercial du personnage? La loi des comic-books pèse plus que jamais dans des événements comme celui que nous venons de vivre. Croix et délices d'un média qui nous offre des injections d'adrénaline et de plaisir à rythme régulier depuis des décennies, mais dont l'existence même est régie par un statu-quo pratiquement immuable dans son fond, en dépit d'interventions sur la forme. Batman Saga 19 se termine avec un épisode de Batman & Robin, la série de Peter Tomasi, qui plonge dans les rêves et cauchemars du père et de son fils (les Wayne, Bruce et Damian) et tente d'en dégager un lien apaisé et enfin filial, familial. Un joli chant du cygne apaisé, quand on voit ce qui se passe en parallèle dans le troisième HS en kiosque depuis la mi novembre. Ne soyez pas non plus si enragé avec ma critique, je vous assure que j'ai pris bien du plaisir avec ce "Deuil", et vous aussi je pense. Mais ainsi va le monde du comic-book, éternel survivant, qui même lorsqu'il meurt ne reste jamais bien longtemps absent.