Lady Hunt

Par Mathylde

"Mon rêve a remplacé tous les autres. Il est devenu le seul dont je me souviens. Je ferme les yeux, et bascule dans le puits noir du sommeil, du souvenir, saisie, juste avant la nuit, par un sidérant vertige. Jadis, je rêvais comme tous les dormeurs ; je dormais comme tous les rêveurs. (…) Telle est la nuit, ma nuit, la maison où je rêve."

Les éditions Actes Sud ont la particularité de présenter des ouvrages qui sortent un peu des sentiers battus. Je suis rarement déçue par leurs publications. Aussi, quand PriceMinister-Rakuten a réitéré ses fameux matches de la rentrée littéraire, j’en ai profité pour découvrir un roman de la rentrée littéraire de septembre 2013, mystérieusement intitulé Lady Hunt. Un horizon d’attente se créé immédiatement, rattachant l’ouvrage aux romans anglo-saxons, et plus précisément aux romans gothiques dont Hélène Frappat propose un renouvellement assez intéressant et personnel.

L’atmsophère régnant dans ce texte rappelle effectivement ces romans du XIXème siècle, qui laissent souvent aux lecteurs un souvenir durable.

On retrouve également certains ressorts de la littérature fantastique : le personnage principal, Laura Kern, travaillant pour une agence immobilière, se trouve confrontée à des éléments étranges faisant irruption dans son quotidien, comme la disparition soudaine d’un enfant lors d’une visite, et semant le doute chez le lecteur. Une maison la hante tout comme une maladie  qui a bouleversé la vie de sa famille, la chorée de Huntington, sorte de malédiction génétique transmise par le père de Laura et d’Elaine, qui plane au dessus d’elles comme une épée de Damoclès, les empêchant d’être complètement libres…. Les thèmes du rêve, de la maladie, de la folie se côtoient sans cesse dans le roman entraînant le lecteur dans une spirale, le poussant à dévorer les pages pour savoir enfin ce qu’il adviendra de Laura.

J’ai beaucoup apprécié la langue d’Hélène Frappat empreinte de poésie et mêlant les références littéraires comme celle du personnage de la dame de Shalott, emblème du roman. Les phrases, assez courtes, tendent à créer un rythme haletant. Le texte se lit assez facilement et assez rapidement d’ailleurs.

Un roman onirique à l’atmosphère "brumeuse" puissante…

Merci à PriceMinister pour cette découverte !

Une note éventuelle : 17 /‎20

Hélène Frappat, Lady Hunt, éditions Actes Sud, 2013, 20 euros.