Magazine Culture
Et si on allait au bord de l'océan, en Creuse ?... Comment ça, il n'y a pas la mer dans la Creuse ? Bien sûr que si ! Vous en doutez ? Suivez-nous à Toulx Sainte Croix, dans l'est du département, tout près de l'Auvergne. On annonce une tempête sur le plateau, c'est le moment de monter au phare. La tour ? Non, le phare, vous avez bien entendu. Il suffit de monter les nombreuses marches et de se retrouver tout là-haut pour se rendre compte qu'on est bien au bord de l'océan, fouetté aux quatre vents. Est-ouest-nord-sud, le visage aux embruns, les rafales glacées, la brume sur l'horizon. Ne manquent plus que les mouettes et les bateaux. Par beau temps, paraît qu'on voit les montagnes. Mais, aujourd'hui, tout ce qu'on voit, c'est le brouillard océanique. Alors rêvons.
En bas du phare (oui, oui, du phare), on peut marcher sur la lande, s'asseoir sur un rocher et deviner les côtes, au loin. L'espace d'un instant, imaginer l'ailleurs, l'autre rive, d'autres continents.
Et puis, comme toujours dans les pays de mer, on entre à pas de loup dans la petite chapelle aux couleurs méditerranéennes, bleu liquide et ocre de la terre, pour se recueillir. Sainte Marie des tempêtes, priez pour nous. Au retour de l'escapade marine, arrêtons-nous un moment à Boussac, petit port de pêche, désert en ce frileux après-midi du début de l'hiver. Pas un bar à l'horizon, pas un explorateur, pas un baroudeur en vue. Les maisons bourgeoises des armateurs ont porte close. Il faut se rentrer. Fait pas bon dans cette contrée. Rien ne vaut les vagues et les creux et les mystères de la grande flaque.