Monsieur Vranken : soyez classe !

On apprend ce matin sur BFM radio que vous êtes le propriétaire des terres sableuses sur lesquelles a été construit après guerre le Domaine de Vassal, le musée vivant de plus de 1000 cépages dont des raretés uniques, des "incunables" de la vigne.

On y apprend aussi que vous souhaitez augmenter de façon sensible le loyer de cette propriété à un tel niveau que l'INRA, exploitant ce Domaine de Vassal, qui n'y peut mais, va être obligé de déménager. Dramatique.

On apprend aussi dans le Challenges de cette semaine que vous nourrissez de belles ambitions sur le marché des rosés avec Listel, ceci pouvant expliquer cela.

Ne mégotons pas :

Vous êtes riche et ce n'est pas l'abandon de ce souci mineur (pour vous) de rentabilité qui va vous générer des cauchemars nocturnes ou vous faire manquer quelqu'alliance dans le monde du vin pour une belle opportunité dans l'explosion des vins rosés sur les marchés mondiaux. Vous avez des ressources… ou alors c'est à n'y rien comprendre au monde capitaliste :-)

Vous tenez une maison magnifique en Champagne - Pommery - et le Fig Mag du jour, avec une belle photo d'une dame Vranken dans vos caves, ne tarit pas d'éloge sur ce nom qui a incontestablement des lettres de noblesse.

Vous savez plus que tout autre à quel point les organismes régionaux supposés défendre le monde du vin ont un esprit pour le moins riquiqui et que, bien sûr, ils n'arriveront pas à trouver un terrain d'entente pour régler cette question du Domaine de Vassal. Un peu comme le Crédit Agricole qui a perdu l'achat du Château Margaux en traînant à déjeuner alors même que l'entrepreneur Mentzelopoulos allait hardiment négocier ce joyau pour lequel il dépensa ensuite des fortunes… à sa totale satisfaction de savoir qu'il faisait quelque chose de bien, sans donner de priorité à quelque rentabilité financière immédiate.

Nous vivons à une époque où c'est l'apanage des entrepreneurs audacieux de pallier au manque cruel d'hommes d'état capable d'avoir des visions au-delà des soucis mesquins de réélection. Soyez de cette race, soyez généreux et soyez assuré que le monde des amateurs se souviendra de ce geste qui sera tellement naturel de la part d'un propriétaire qui n'attend pas ses rentes pour vivre et, surtout, qui est un acteur majeur du monde du vin.

Vous savez sans doute qu'une pétition circule sur ce sauvetage nécessaire, impératif, du Domaine de Vassal : lisez là. Et soyez seigneur en n'allant pas montrer du doigt l'INRA qui, certainement dirigé par des compétents, dépend probablement, financièrement parlant, de quelques costumes trois-pièces solidement ancrés sur leurs certitudes de hauts fonctionnaires sortis de quelques grandes écoles à l'abri de la citadelle de Bercy.

On compte sur vous, chacun sachant qu'un belge pas sympa, ça n'existe pas ! :-)

Monsieur Paul François Vranken (©internet)