Nous renouons dans ce film avec le
meilleur de Daniel Auteuil, un taiseux qui s'émeut comme dans
son rôle d'un Cœur en Hiver et le parallèle possible
entre ces deux films ne tient pas qu'au titre et au thème car
on retrouve parfois des plans et des ambiances semblables à
ceux de Claude Sautet (amitié entre hommes, tablées
champêtres dominicales et scènes de café vues par spectateur extérieur sur le trottoir).
C'est dans une
demeure de verre, au sein d'un paysage luxembourgeois
quasi-paradisiaque, que s'est retranché ce couple qui va
rentrer dans l'hiver de sa vie (la retraite pour lui, la peur pour
tous les deux d'être passés à coté de la
vraie vie et pour elle l'angoisse d'être délaissée)
.Cette ambiance automnale pluvieuse et souvent glaciale donne à cette histoire un peu
mystérieuse (et guère réaliste) où les non-dits refont surface (et même à
la fin on ne saura pas tout de ce lourd passé ), une
tension et une atmosphère pesante propre au réalisateur
des Âmes grises. Il a d'ailleurs choisi de tourner à
nouveau avec Kristin Scott Thomas qui incarne parfaitement cette
femme « qui sait mettre quelques centimètres
d'épaisseur de carapace » pour donner le change avec
panache et charme.