Fontenay-sous-bois, le 7 mai 2008. Pour la petite histoire, j’ai habité cette maison de 1966 à 1970. Au début c’était le train de la Bastille qui passait sur la voie en contrebas de la maison et du jardin, un train à vapeur qui enfumait la maison, pour notre plus grand plaisir de gamins, à courir comme par jeu pour fermer à toute vitesse les fenêtres quand il lachait trop de vapeur. C’était ce vieux train que je prenais pour aller au lycée à Vincennes, avec ses gros wagons verts tout ronds. Puis le RER est arrivé, avec ses travaux et les grèves de 1968. Et pour rattrapper les semaines de retard, le chantier qui ouvrait le matin à 6 heures et se continuait jusque tard dans la nuit. Je me souviens surtout des palplanches et du long marteau hydrolique ou à air qui les enfonçait dans le remblais pour renforcer le terrain. A chaque fois qu’il s’abattait , la maison vibrait et tremblait de toute sa masse, puis le marteau était relevé, puis retombait lourdement sur la planche de métal, et encore et encore… Aujourd’hui, la maison qui était me semble-t-il promise à la destruction pour faire passer une rocade dans les années 70 est aujourd’hui le siège de l’Association Républicaine des Anciens Combattants de Fontenay-sous-bois…
Jean-Paul Chapon