Dans une saison pleine de nouvelles séries médiocres voire mauvaises, The Blacklist, la nouvelle série de NBC, est une bonne surprise. Quand j’ai vu le premier
épisode, j’ai tout de suite compris que cette série avait le potentiel de devenir la nouvelle Person of Interest. Encore fallait-il que la série aille au bout de ce qu’elle avait
mis en place et qu’elle s’éclate avec ça. Bien qu’au fond James Spader n’avait pas l’étoffe suffisante pour porter la série à lui seul et que l’histoire entre Red et Elizabeth
était particulièrement évidente, finalement au fil des épisodes, la série parvient à délivrer quelque chose de suffisamment plaisant et original. La série a réussi à rendre l’histoire entre Red
et Elizabeth intéressante et ce même si au fond on sait pertinemment (bien que cela n’ait jamais été dit explicitement) quelle est la nature du lien qui les unis.
1 - Un bon mélange entre histoires bouclées et mystères
De nos jours, il est difficile de savoir ce qui peut faire une bonne série dramatique sur un network. D’une part car il y a la contraire de la diffusion sur un network (donc il faut édulcorer un
peu plus les choses histoire de pouvoir plaire au plus grand nombre) et d’autre part car il y a aussi la contrainte du téléspectateur volubile qui pourrait quitter la série mais revenir plus
tard. Le mariage entre série procédurale et série avec une mythologie a été plutôt bien exploité dans Person of Interest, la série qui se rapproche le plus de The
Blacklist, sans parler de The Good Wife ou encore de Scandal. Le mélange fonctionne dans The Blacklist comme dans toutes les séries
citées plus haut même si ce n’est pas forcément aussi bien fait. Bien que la série soit généralement guidée par des cas de la semaine, les scénaristes font en sorte d’y ajouter quelque chose de
plus mystérieux et donc d’ajouter des éléments que l’on va pouvoir suivre sur plusieurs épisodes.
Forcément, avec un nom que The Blacklist et un sujet comme celui-ci, il faut s’attendre à des criminels un peu hors du commun, un peu clichés. Si parfois la série se perd un peu
dans ses propres clichés, globalement la base procédurale de la série fonctionne à merveille grâce à une association d’idées. La manière dont l’histoire est racontée tente de faire oublier que
d’un point de vue purement personnage, les méchants sont légèrement clichés (notamment celui incarné par Robert Knepper plus tôt cette saison, ou encore celui incarné par
Justin Kirk que j’avais bien aimé). Chaque semaine nous allons donc découvrir des personnages différents aux buts différents. Au fond, c’est un vrai bon mélange car les histoires
et les criminels ne nous racontent jamais la même chose dans The Blacklist. C’est peut-être là justement l’originalité de la série pour le moment.
3 - … et surtout de trucs un peu bizarres
Des épisodes comme « The Stewmaker » ou encore « Frederick Barnes » nous ont introduit des personnages pas très commodes mais en plus de ça,
assez étranges qui font des trucs parfois même un peu dégoutant. Si, par souci d’être diffusé sur un network, The Blacklist ne nous montre pas The Stewmaker en train de faire
bouillir des corps dans sa baignoire, la série s’entiche à tout suggérer avec malice et l’on se laisse alors prendre au jeu de l’horreur sans problème. L’ouverture d’épisodes comme
« Frederick Barnes » ou encore « General Ludd » étaient également des preuves de ce que la série peut faire d’étrange mais efficace par la
même occasion.
C’est parfois un peu prévisible mais justement, de voir Robert Knepper dans un rôle qui lui va comme un gant ou encore Robert Sean Leonard qui a fait de même
dans le rôle d’un père de famille qui va devenir un grand criminel simplement pour sauver son enfant, tout cela était parfaitement fait pour ces deux acteurs. On a encore tout un tas de guests
comme Justin Kirk dans le rôle du General Ludd. Ou encore William Sadler, Anrew Dice-Clay, etc. Je pense que The Blacklist a la
capacité d’attirer tout un tas de bons acteurs dans des rôles qui en plus de ça leurs vont comme un gant. Comme c’est aussi le cas pour James Spader avec Red. Même si dans un
sens je suis persuadé que Red aurait très bien pu être incarné par un autre acteur. Le seul problème avec un autre acteur (puisque NBC avait convoité Kiefer
Sutherland pour le rôle au début) c’est qu’il n’y aurait pas eu cette marque de cynisme dont James Spader a le secret. Les épisodes dont lesquels apparaissent les guests
sont parfois légèrement prévisibles mais leurs personnages sont suffisamment intéressants pour nous donner envie de revenir.
5 - Des mystères qui n’étouffent pas la série
Il y a plein de questions que l’on peut se poser. Notamment autour d’Elizabeth. Pourquoi Red l’a t-il choisi (même si l’on se doute déjà de la réponse assez rapidement) ? Qui est réellement son
mari et pour qui il travail ? (c’est encore une question sans réponse à ce jour). Et puis autour de Red. Pourquoi s’est-il rendu au FBI ? Pourquoi sait-il tout ça sur ces criminels ? (on ne le
sait pas encore). J’ai quelques théories en ce moment sur certains éléments de la série mais ce que j’aime bien c’est qu’elle tente de noyer le poisson grâce à son intrigue la plus prévisible.
Celle qui entoure la relation entre Liz et Red. Malgré quelques éléments prévisibles, je me demande vraiment où va The Blacklist et c’est aussi pour cela que la série est
réellement intéressante. Elle n’est peut-être pas aussi prévisible que l’on ne pourrait le penser.
6 - Red n’est pas un antihéros, c’est un méchant
J’aime bien le fait que Red soit égoïste et méchant. On pourrait dire que c’est un antihéros mais je ne pense pas que cela soit le cas, notamment car j’aime bien penser qu’il s’agit d’un vrai
méchant. Il est capable de tuer, de voler, de mentir, etc. Bien que Red devienne un peu plus doux par moment, il n’en reste pas moins un vrai méchant. Chaque semaine, la série arrive à nous le
prouver au travers d’une de ses actions et je trouve ça intéressant. C’est ce qui rend The Blacklist différente des autres. Le but n’est pas de faire de Red quelqu’un de bien, mais de laisser le
personnage tel qu’il est. On sent qu’il aime se faire plaisir dans ce qu’il fait (il dit notamment qu’il ne veut pas que le FBI lui dicte sa conduite ou encore les criminels qu’ils vont arrêter
puisque c’est lui qui va faire ça). Pendant ce temps, la relation entre Red et Liz est compliquée.
7 - James Spader
Je pense que ce dernier est une raison à lui seul de se laisser avoir par The Blacklist. Il est excellent même si parfois il n’a pas grand chose à jouer de différent. Je pense
que c’est grâce à lui que le personnage de Red est à la fois intéressant pour le téléspectateur mais également pour la série en elle-même. Il a su donner un truc, sa petite touche personnelle.
Comme je le disais plus haut, Red aurait très bien pu être joué par quelqu’un d’autre mais James Spader a ce degré de cynisme que les autres acteurs n’ont pas. C’est inné chez
lui et cela fonctionne brillamment. De plus, ce dernier est aussi quelqu’un d’humain par moment et les contrastes qu’il donne au personnage sont réellement fascinant. C’est un brillant acteur que
je récompenserai volontairement. Pas nécessairement d’un Emmy mais d’une petite récompense qui montre qu’il est bon dans cet exercice. Car il est vraiment bon.