Des graminées continuent leur spectacle de l’été pour devenir des gerbes d’or. La forêt de feuillus
devient rousse, offrant sa toison mouillée caressant de sa chevelure en branchages incandescents. Ses joues rougissent. Ses yeux d’un ciel vif appellent à goûter son sang en milliers de fruits
rouges et champignons couleurs de lèvres humides. Quelques gouttes de rosée ou d’eau de pluie restent suspendues comme de cristal. Le vent joue une nouvelle musique, surpris par les étendues
laissées libres. Les oiseaux se rappellent savoir chanter plus haut que tous les paysages terrestres, et le soleil amusé regarde cette terre se tourner vers lui pour goutter chacun de ses rayons
qui réchauffent encore et font obstacle au froid. La nuit, la lune reflète ses rayons sur les feuilles qui ressemblent à des étoiles mouvantes. Les arbres se dévêtissent scrupuleusement. Quelque soit l’époque, la chouette garde les yeux
ouverts.
Photographie de gauche : Fleur de pâquerette.
Photographie de droite : Faîne sortie de sa cupule. Il s'agit du fruit de l'arbre hêtre commun.
On ramasse des plantes déjà citées aux mois précédents, quand cela est possible.
Les feuilles de la stellaire se cueillent toute l’année. En automne et surtout en hiver on ne peut pas les confondre avec d'autres végétaux car c’est un des rares qui fleurit même à cette époque. On l'accompagne simplement d’une vinaigrette. On peut y ajouter des faines grillées et des fleurs et feuilles de capselle.
Le mois de novembre est celui où on met en terre les plantes. Comme le dit le dicton : « À la Sainte-Catherine (25 novembre), les plantes prennent racine. »
Photographie du dessous : Oeuvres diverses de Sr Boileau Despreaux ; avec le Traité du Sublime ou du Merveilleux dans le Discours, tome premier, Amsterdam, Henri Schelte, 1702. Le frontispice représente un jardin avec des jardinier semblant guidés par une déesse antique.