30 novembre 2013
Alors qu’il était resté très longtemps sous une résille destinée à éviter les détachements des carreaux de faïence qui en font la caractéristique, l’immeuble du 26 rue Vavin est de nouveau livré à la vue dans toute son originalité.
C’est un immeuble manifeste, construit en 1912 par Henri Sauvage (1873 – 1932) et Charles Sarazin. La maison est appelée « La Sportive » (une salle d’escrime avait été prévue à l’origine) et ses gradins sont destinés à faire entrer la lumière et l’air pur dans les logements, tout comme les hauts plafonds et les grandes baies ; Henri Sauvage est vraiment l’un des architectes les plus modernes de son temps.
Entre Art nouveau et Art Déco, ses amis sont Hector Guimard et Louis Majorelle (dont il a construit la résidence à Nancy). C’est un des premiers à percevoir le déclin de l’Art Nouveau … Il a déposé dès 1912 le brevet de ce concept de l’immeuble à gradins, recouvert de carrelages biseautés fournis par l’entreprise d’Hippolyte Boulenger et Cie à Choisy le Roi.
La difficulté à utiliser le volume central – où Sauvage établit son agence – et les contraintes de hauteur imposées par les règlements d‘urbanisme rendront le projet difficilement rentable dans la perspective d’habitations sociales.
De nos jours, j’imagine que les appartements s’arrachent à prix d’or, et je suppose que le classement de l’immeuble comme Monument Historique ne doit pas faciliter les travaux d’entretien ou de réhabilitation ! Mais le lever de soleil, du haut des terrasses fleuries, doit en valoir la peine !!!!