Philippe Varin renonce à sa retraite chapeau : quelles leçons tirer ?

Publié le 30 novembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Actualité

Philippe Varin renonce à sa retraite chapeau : quelles leçons tirer ?

Publié Par Thibault Doidy de Kerguelen, le 30 novembre 2013 dans Entreprise et management

Une fois la vase retombée, que reste-t-il de cet événement que constitue le renoncement de Philippe Varin à sa retraite chapeau ?

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Ainsi donc, falot, presque repentant, Philippe Varin a cédé à la pression ambiante et décidé de renoncer à sa retraite chapeau. Piètre dirigeant que celui qui se déculotte devant la populace et qui croit acheter la paix au prix de son bon droit.

Ah! Ils sont fiers, les rapaces, les chiens, qui sans cesse aboient. Ils sentent l’odeur du sang. Ne sait-il pas, ce pauvre Varin, qu’ils n’en ont pas fini avec lui ? Ne sait-il pas qu’ils en voudront plus, encore plus, toujours plus, car ce n’est pas à sa retraite chapeau qu’ils en ont, ces loups, c’est à sa fonction. Il faut obliger un grand patron à mettre genou à terre. Il met un genou ? Il est faible ! Alors allons plus loin, qu’il se couche! Il se couche ? Alors décapitons-le et exhibons sa tête au bout d’une pique !

Et ces idiots utiles, fats, benêts et traîtres du soit disant Medef qui, toujours prêts à toutes les compromissions et les collaborations, applaudissent et félicitent le lâche, croyant pouvoir faire de lui le bouc émissaire ou le paratonnerre qui leur évitera de voir fondre sur eux la vindicte de cette clique assoiffée de sang ! En se rangeant ainsi aux côtés des démagogues, des totalitaires, des arrivistes, des incapables, de cette clique hétéroclite de journalistes en mal de lecteurs, de syndicalistes corrompus et de politiciens démagogues, ils abandonnent.

Le « bon peuple » manipulé est content, il a sa victime bouffée par les lions au milieu du forum. Les politiques sont contents, ils se refont une virginité « populaire » à bon compte. Les journaleux sont contents, ils ont l’illusion de ce pouvoir que pourtant, chaque jour, ils perdent un petit peu plus. Mais au fond, la vase retombée, que reste-t-il de cet événement ?

L’État de droit est perdant

Une fois encore en ce pays dominé par le socialisme, l’État de droit est perdant. Il y avait un contrat entre l’employeur et l’employé. C’est sur la base de ce contrat que l’employé a accepté le poste. Que vaut un contrat écrit en bonne et due forme, conforme aux lois de ce pays, face l’idéologie ? Rien. Nous nageons en plein despotisme. Une idéologie manipule et impose ses préceptes au mépris de ce qui fait la civilisation, l’État de droit et l’égalité devant la loi. À partir de quel montant une indemnité est-elle acceptable au regard de nos directeurs de la pensée ? Pourquoi nos élus, de tous bords, sans exception, se réjouissent-ils de voir Monsieur Varin abandonner son dû au nom de l’ordre moral quand eux, les députés s’accordent des indemnités représentant 100% de leur traitement brut pendant trois ans et dégressif par semestre les deux années suivantes ? Auraient-ils préféré voir Monsieur Varin bénéficier des mêmes avantages ? Ou bénéficier, comme eux d’un régime de retraite taillé sur mesure ?

La libre entreprise est perdante

Une fois encore, et comme l’a très bien expliqué notre chroniqueur québécois dans un article récent, le dirigisme étatique l’a emporté sur la libre entreprise. Des actionnaires, en toute liberté et conformément à la loi, décident de la rémunération d’un dirigeant. Des ministres, un Président de la République, des élus politiques remettent en cause cette décision prise par des acteurs d’une société privée avec des fonds privés, concernant un salarié du secteur privé. Les fonds de cette retraite chapeau étaient provisionnés. Oui, les fonds étaient provisionnés… Le moins que l’on puisse dire, c’est que tous nos donneurs de leçons réunis ne peuvent pas en dire autant concernant les retraites, chapeau ou non, qu’ils accordent par clientélisme !

Les recettes fiscales sont perdantes

Une fois encore, les idiots dominants ont raté une occasion de réfléchir. Les cotisations versées au titre de la retraite chapeau ont été soumises à CSG/CRDS et au forfait social de 20%. Bon, et maintenant, qu’est ce qu’on fait, on rembourse PSA ? Les revenus de Monsieur Varin eurent été soumis à l’IRPP (45% au taux marginal…). Dommage, cela aurait généré quelques revenus supplémentaires à un État qui en a bien besoin. Les 55% restants auraient pour partie été consommés (à 20% de TVA…) et pour partie investis, générant des revenus qui auraient été imposés et soumis à CSG/CRDS… Et voilà comment, pour satisfaire une haine idéologique, on abandonne toute réflexion pragmatique. Nos idiots dirigeants préfèrent tuer la poule aux œufs d’or.

Les dirigeants ont une raison de plus de quitter la France

Une fois encore, le message envoyé tant auprès des grand dirigeants qu’auprès du monde entier est clair, « Ne venez pas travaillez en France ». Même si une entreprise privée française vous fait une offre intéressante et concurrentielle par rapport aux entreprises de même taille du reste du monde, vous n’êtes pas à l’abri d’une intervention arbitraire de la bourgeoisie bien pensante et de l’idéologie dominante. Grands dirigeants, fuyez la France et laissez les entreprises françaises aux mains consanguines de la clique de bobos auto-satisfaits qui pratiquent si bien le népotisme et corrompent, entre initiés, l’appareil politique, social, médiatique et économique de ce qui fut il y a peu la troisième puissance économique du monde…

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