Mais pourquoi diable me suis-je dit que pour l’anniversaire de Virginie, j’allais me fendre d’un mini-billet spécial ?
Etait-ce pour pouvoir ouvertement railler son accent de moins en moins sud-est – sauf après un séjour prolongé en territoire ennemi dont elle revient avec des « eing » plein la bouche. Il était d’ailleurs temps que la petite acquiert une diction correcte pour prononcer avec toute l’élégance bordelaise les roses [rɔz] du jardin public.
Ou plutôt pour enfin déposer au patrimoine de la langue française une définition précise de la fameuse « titoulette », ce mot incroyable dont toutes la langues rêvent sans même oser l’inventer et grâce auquel on peut se foutre royalement du vrai nom des choses, puisque quand on ne sait pas, c’est une « titoulette » ! Après de longues recherches, je peux d’ailleurs annoncer la confirmation internationale de la présomption irréfragable en vigueur en terre civilisée selon laquelle tout le quart sud-est de la France est d’ascendance batave. Je m’explique. A l’origine, nous avions la mimolette, fromage honteusement batave s’il en est. Transporté clandestinement à travers les contrées françaises, il servît dès le XIe siècle à asservir les populations azuréennes en leur faisant perdre toute sensation gustative (et quelques neurones au passage). Débarqué en Hérault alors qu’il y était interdit, on ne pouvait naturellement pas le nommer en public. Les autochtones déformèrent donc le « mimo » en « minot » du nom des enfants les plus touchés pas l’épidémie, puis en « titou » qui était alors le surnom le plus ridicule qu’on pouvait donner aux mêmes chères têtes blondes. Et nous voilà héritant de la « titoulette » ! Evidentiel non ?
En fait, je pense qu’à l’origine de cette inspiration se trouvait mon sens inné de l’élégance vestimentaire qui fut un jour bousculé dans ses fondements les plus ancrés par une association « paire de vans / robe de soirée » qui me laissa sans voix. C’est comme quand tu tentes un mix entre electro et hard rock. Sur le papier ça sent franchement l’hérésie cacophonique et puis à la fin, ça le fait. Et ben Ninie, c’est pareil. Elle tente des trucs et ça le fait.
Mais en fait, la vraie raison, au-delà du plaisir de lui inventer un pseudo pourri pour agrémenter le titre de ce billet, c’est surtout parce qu’elle ma seule lectrice déjà rencontrée IRL à avoir apprécié mes billets sans avoir préalablement démasqué ma véritable identité. Et ça, c’est priceless ! Comme Ninie quoi. Alors bon anniversaire Ninie34 !
Gabriel de Calomnie
(crédit photo : Arnaud L. et ses bitstrips)