Oui répondent les marchands d’éoliennes et, Greenpeace en tête, la plupart des groupes écologiques. Non répondent de plus en plus de citoyens et d’associations. Les principaux arguments des premiers sont bien connus. Complaisamment relayés par les médias, ils peuvent se résumer en quelques phrases : Le vent est gratuit. Il délivre une énergie propre tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre. De plus l’argent gagné par les collectivités, sur le territoire desquelles sont implantées les parcs, permet à celles-ci de réaliser des investissements qui améliorent la vie de leurs habitants. Ceux des seconds sont beaucoup moins connus. Pour les disqualifier on les accuse souvent de pratiquer le PDMJ (Pas dans mon jardin, variante francisée du NIMBY anglo–saxon). Pourtant leurs objections méritent des réponses mieux fondées et l’on aimerait que les défenseurs de l’éolien y répondent autrement que par le mépris. Voilà pourquoi, en m’appuyant sur un document produit par une association anti-éoliennes « NPC du vent » (1) j’ai résumé les principales critiques dont fait l’objet cette énergie.
Commençons par les aspects techniques :
Les puissances annoncées des générateurs à vent sont à la fois optimales et théoriques. En effet, pour qu’une éolienne produise les mégawatts annoncés, il faut que le vent souffle à 55 km/h. Au dessous, la machine produit peu ou rien, au dessus sa marge de progression est négligeable. Résultat le temps réel de production d’une éolienne est de 1500 heures par an ce qui vent dire qu’elle est inefficace pendant les 7260 heures restantes. Or les besoins en électricité sont continus, ils connaissent même des pics pendant les périodes froides générées par les anticyclones d’hiver où les vents sont faibles ou inexistants. Bref, une éolienne de 2MW théorique ne produit le plus souvent qu’une puissance de 600 kW et 1400 kW quand les conditions favorables sont réunies et rien le reste du temps. Ce qui fait dire à NPS qu’un parc éolien à 20 millions d’euros n’est même pas capable d’alimenter un grille-pain. L’association ajoute qu’à condition que le vent souffle,
Cette énergie ne serait pas aussi propre qu’on veut le faire croire. La construction d’une éolienne entraine l’émission de 4500 tonnes de CO2(300 m3de béton à couler et à transporter, 280 tonnes d’acier, 50 tonnes de verre époxy peu recyclable, 40 tonnes pour le rotor, plusieurs centaines de litres d’huile. Six ans d’exploitations sont nécessaires pour compenser le carbone émis à la construction mais ce n’est rien comparé à ce qui se passe pendant les 80% de temps où les éoliennes sont à l’arrêt et où, pour compenser, il faut lancer des centrales gaz, charbon ou fioul, championnes des rejets de gaz à effet de serre.
A titre d’information, l’Allemagne, si souvent citée en exemple construit actuellement vingt centrales au charbon et à la lignite pour compense les alea de la production de ses milliers d’éoliennes terrestres ou off-shore et de ses panneaux solaires. Compte tenu de ces éléments, personne, à ce jour, n’est en mesure d’indiquer si le bilan des éoliennes en termes d’émissions de gaz à effet de serre est positif ou négatif.
A cela s’ajoute la question des terres rares. Une éolienne de 3 MW peut abriter 2,7 tonnes de ces matériaux exploités en Chine et en Mongolie dans des conditions qui devraient soulever l’indignation tant par le peu de cas qui est fait de la santé des ouvriers qui y travaillent que par la pollution durable (mais délocalisée) qui en est la conséquence. A ce sujet, le journal "Science et Vie" a annoncé sans être démenti que la France songe à ouvrir ses propres gisements pour assurer son indépendance en la matière. On attend avec intérêt les réactions des professionnels de l’écologie.
Toujours à propos des terres rares, les opposants aux éoliennes font valoir qu’en phase d’exploitation la température élevée accompagnant la production d’électricité peut entrainer la dégradation des matériaux qui les contiennent. Ces dangereuses poussières, dont la toxicité est équivalente à celle des métaux lourds, seraient ensuite dispersées dans la nature par l’hélice géante jouant un rôle d’aérosol. Ce risque de pollution, pourtant connu des exploitants et des constructeurs, est soigneusement caché et, le principe de précaution, si souvent brandi, opportunément oublié par les dévots de l’éolien.
Et maintenant parlons argent :
L’ADEME annonce une note de vingt-huit milliards par an pendant la transition énergétique, période au cours de laquelle la part du nucléaire doit être divisée par deux et celle des énergies renouvelables multipliées par sept. Notre pays ne fabriquant pas ces équipements, il est prévu d’importer onze mille éoliennes allemandes, chinoises et danoises pour la modique somme de trente trois milliards d’euros. Voilà qui n’aidera pas à redresser notre commerce extérieur et qui semble peu compatible avec le combat pour la réduction de la dette du pays.
Encore n’est-ce là qu’une fraction d’un ensemble plus vaste. Le gouvernement allemand chiffre le coût global de la transition énergétique à mille milliards d’euros financés par des taxes sur le gaz et l’électricité qui, dans ce pays ont déjà augmenté de 20% ce qui commence à poser quelques problèmes.
En France les surcoûts de production de l’énergie « verte » vont de +71% à +858% par rapport au mix conventionnel. Le coût des tonnes de CO2 non émises par ces énergies varient de 723 par ces énergies varient de 723 € à 8 766 € financés par les surtaxes sur les factures d’électricité qui frappent indifféremment riches et pauvres et qui ne pourront que s’alourdir si la politique initiée depuis une dizaine d’années se poursuit alors qu’aucun bilan sérieux n’en a été dressé.
Et qualité du service :
Les instances européennes de régulation de l’énergie viennent de faire état d’un risque grave de pannes massives sur le continent à partir de l’hiver 2016. Ces dysfonctionnements sont dus principalement au manque de capacité de production éolienne pendant les pics de froids. En effet ceux-ci se produisent en situation anticyclonique ce qui veut dire vent faible ou pas de vent du tout donc production zéro des parcs éoliens et impossibilités pour les centrales de secours de pallier totalement ce manque.
Et la démocratie dans tout ça ?
Le surcoût lié au tarif d’achat préférentiel de l’électricité éolienne s’élève, en moyenne, pour une éolienne à cent quarante mille euros par an qui partent directement dans les poches des industriels et des financiers de la filière qui ne sont pas plus philanthropes que leurs alter egos de l’automobile ou du nucléaire. Les miettes financières distribuées aux communes d’implantation sont ridiculement basses. Elles n’ont pas empêché que certains élus se soient laissés tenter de passer outre les oppositions de leurs populations. Mais, sans doute pour lutter contre la corruption, Denis Beaupin vice-président EE-LV de l’Assemblée Nationale cherche à faire passer un article de loi supprimant le droit d’avis conforme des communes ce qui, pour un prétendu défenseur de la transparence et du débat public ne manque pas de piquant.
C’est presque tout, mais c’est déjà beaucoup, assez en tout ca pour laisser penser que les marchands de vent, ne vendent que leur matière première.
Chambolle
1 Vu la localisation des groupes qui participent à cette association, NPC doit signifier Nord Pas de Calais. Son auteur appartient à l'association « Sauvons le climat » qui a pris position en faveur de l'énergie nucléaire dans la lutte contre les gaz à effet de serre. On trouvera ses arguments développés sur son site
Pour les sites pro éoliens autant aller directement sur celui du syndicat des fabricants :