Après avoir fait mine de disparaître, la comète ISON semble avoir survécu (du moins en partie) à l’enfer ! Résolument imprévisible.
La comète ISON complique la vie des astronomes. C’est le moins qu’on puisse dire, car, en effet, quelques heures après son périlleux périhélie, personne ne peut dire avec certitude comment la situation va évoluée.
Comète et queue de poussière avant et après le périhélie
Hier, jeudi 28 novembre vers 18 h 30 TU, lorsque la comète s’est approchée dangereusement de la couronne solaire (comme prévu, à un peu plus d’un million de km), elle a malheureusement commencé à pâlir. Sa queue et sa chevelure s’étirant et s’effilant. Tous ceux qui ont suivi ce rendez-vous fatal sur les images transmises par SoHO (coronographe LASCO C3 et C2) — avec quelques minutes de différé — ont naturellement cru assister à sa mort en direct. Tout cela n’était pas bon signe et la nouvelle s’est alors vite répandue comme… une traînée de poudre sur la toile, Twitter et les médias. Mais, et on aurait dû s’en douter, car ce n’est pas la première fois qu’elle nous surprend, des traces très ténues du noyau sont apparues sur les images capturées par SDO (Solar Dynmics Observatory). Le chercheur Karl Battams qui a passé sa journée et soirée de Thanksgiving aux « premières loges » de ce spectacle raconte sur le blog NASA Comet ISON Observing Campaign qu’il s’est arraché les cheveux avec son collègue Matthew Knight à tenter de comprendre les changements d’humeur de la comète. Un morceau du noyau aurait-il survécu à la violence des rayons solaires, à une température de plus de 2 500 °C ? Bien qu’ayant quasiment disparu des images de SDO, ISON a fait une réapparition dans le champ du coronographe LASCO C2 en fin de soirée. Et ce n’était pas une hallucination ! Il n’en fallait pas plus pour qu’elle reçoive de nouveaux surnoms : la « comète du siècle » est devenue la « comète zombie », la « comète ressuscitée » et pour Battams, la « comète de Schrodïnger » en référence au célèbre chat cher au physicien. D’ailleurs Phil Plait (« Bad Astronomer ») est d’accord pour y voir les sautes d’humeur typique de nos amis félins… Bref, c’est une comète lunatique et capricieuse.
A présent, il est difficile pour les spécialistes de prédire ce que nous réserve ISON. Tout indique qu’une partie — grosse ou petite ? — a survécu à l’enfer ! Ce matin, à 7 h 18 TU, la comète brillait sur les images du coronographe LASCO C3. Incroyable. Son destin rappelle celui de feu la comète Lovejoy en 2011. Après avoir frôlé le Soleil et survécue à la grande surprise générale, cette dernière avait déployé une longue et spectaculaire queue de poussières les jours suivants avant de disparaître — comme effilochée — totalement. La suite dans quelques heures…
Just wait and see !
Crédit photo : NASA/ESA/SoHO/SDO.
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