Aurélie en mode questions
Cette semaine, j’ai un peu le cerveau bouillonnant et comme toujours dans ces cas là, il faut que ça sorte. Alors cette semaine, je me suis demandée quelle était la part du destin et la part de ce que nous pouvons contrôler dans nos vies. Quand je dis contrôler, je ne parler pas de contrôler des choses purement et simplement, il existe des milliers de choses en bien ou en mal qui dépassent notre entendement. C’est je suppose la raison pour laquelle on pourrait nous appeler « jouet de chance et de malchance ». Non, je parle du fait d’orienter notre vie. Qui oriente notre vie ? Une force suprême dont nos petits cerveaux et consciences d’humains ne peuvent seulement qu’appréhender l’idée de base ? Dirigeons-nous centimètre par centimètre notre vie ? Les deux ? Si oui, alors, dans quelle mesure ?
Cette semaine donc : j’ai « liké » une blague imagée qui se veut rigolote (mais qui ne l’est pas tant que ça si on y réfléchit) sur comment être tout à fait moyen dans sa vie et dans le monde (image de début d’article) ; ma mère m’a conseillé de passer sur la 9 car elle a gentiment confondu Matt Damon et Léo Di Caprio (oui, on est au stade des prénoms) dans le film « L’Agence », l’histoire d’un homme défiant les règles d’un certain « Bureau des ajustements » censé réguler votre vie et vos chemins à coup de cafés renversés, de retards ou de chances pour vous faire arriver là où le Grand Plan veut que vous arriviez … ; et je suis encore quelque peu sous l’attraction du pitch existentiel non poussé jusqu’à la réponse ultime de Gravity. Hellooooooo! Here I am…
Je suis allée voir Gravity en toute connaissance de cause, une décision prise consciemment. En revanche, je suis littéralement tombée sur L’Agence au milieu d’une conversation téléphonique sur la paperasserie administrative (une autre chose en dehors de tout contrôle d’ailleurs). Quant à la recette pour vivre une vie moyenne, elle est arrivée sous mes yeux par mi-hasard : est-ce vraiment le hasard total quand vous appréciez ce que vos amis apprécient, amis que vous avez choisis plus ou moins consciemment, mais choisis quand même ?
Êtes-vous ce que vous êtes à cause des événements qui se passent dans votre vie ou façonnez-vous vous-même ce que vous êtes en façonnant les situations de votre vie ? L’œuf ou la poule ? La poule ou l’œuf ?
Doit-on toujours trouver une explication à tout ? Pourquoi avons-nous toujours besoin de trouver une raison à tout ? Parce que sinon c’est le chaos, l’anarchie ? Pourquoi avons-nous besoin de savoir qu’une force supérieure dirige un minimum le monde ? Pouvons-nous éviter que les choses qui nous sont prévues nous arrivent ? Pouvons-nous changer le cours des petites choses qui mènent aux grandes ? Et si oui, pouvons nous manquer notre destin ? Ou notre destin nous rattrapera-t-il toujours à un moment ou à un autre ? Ou est-ce que les manquements font partie intégrante du destin ? Arrivons-nous à destination en ne faisant que louper d’autres chemins ou qu’en ne prenant que les bons et gare à celui qui s’égare ? Choisissons-nous ?
Dixit la fille qui cherche désespérément à trouver un sens au fait qu’elle vient de louper son train à littéralement une minute près pour la première fois de sa vie et qui doit patienter trois heures pour prendre le prochain train en première classe avec place assise non garantie et à qui on a piqué le dernier sandwich jambon sec chez Paul. Dixit la fille qui a cumulé l’inversion des chiffres (persuadée que c’était heure H et 32 minutes et pas heure H et 23 minutes), le retard du doute de la lumière restée allumée après avoir fermé la porte et les quatre minutes de retard implacables selon la loi universelle qui dicte que le métro s’arrêtera toujours quelques minutes de plus en plein tunnel dès lors que vous êtes déjà en retard. Dixit la fille qui se trouve dans une salle d’attente de gare, attendant sa prochaine destination, son prochain train, sa prochaine direction, son prochain sens. Alors dites-moi, où que vous soyez, agents du Bureau des ajustements, quel est le but de ce train manqué ?